L’absentéisme est devenu, au cours des dernières années, une pratique répétitive à la veille de chaque examen du baccalauréat. Le conseil des lycées d’Algérie (CLA) a fait savoir, hier, que 80% des élèves de troisième année secondaire ont quitté les bancs des écoles. En dépit de la mise en garde du ministère de l’Éducation nationale contre le phénomène d’absentéisme, les élèves de troisième année secondaire ont préféré s’offrir des vacances, avant la fin de l’année scolaire. C’est le même constat fait chaque année, dans la plupart des lycées au niveau national. Les élèves qui sont appelés à passer les épreuves du baccalauréat ne suivent pas les cours d’une manière régulière dans leurs établissements scolaires et préfèrent les remplacer par des cours particuliers ou une révision chez eux. «Au cours de ces deux dernières semaines, on a constaté que 80% des élèves qui s’apprêtent à passer l’examen du baccalauréat sont absents», a estimé le porte-parole du CLA, Idir Achour. «Cela influencera négativement le rendement des élèves durant les épreuves du baccalauréat», a-t-il mis en garde, tout en assurant que les professeurs continuent à donner les cours «même s’il reste cinq élèves dans la classe», a-t-il dit. De son côté le chargé de communication au sein de l’union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF), Messaoud Amraoui, a souligné que le phénomène d’absentéisme a touché pratiquement tous les lycées. «Ces derniers jours, on ne trouve que cinq à dix élèves par classe», a-t-il noté. En effet, M. Amraoui a pointé du doigt le ministère de l’Éducation nationale qui, selon lui, ne donne pas l’importance au rendement de ces élèves durant l’année scolaire. «C’est tout à fait normal que les élèves des classes terminales s’absentent, puisque leurs résultats obtenus, durant l’année, ne sont pas pris en considération dans le calcul de la moyenne du baccalauréat», a encore expliqué M. Amraoui. Ce dernier a indiqué que son organisation syndicale a déjà sollicité le département de Benghebrit pour prendre en charge cette question, mais en vain. L’association des parents d’élèves a aussi estimé que le ministère de la tutelle a une grande part de responsabilité puisque «les chefs des établissements n’appliquent pas le règlement intérieur à l’égard des élèves absentéistes», a déploré son président Khaled Ahmed. Celui-ci a mis en cause, également, les parents d’élèves qui encouragent leurs enfants à s’absenter, en leur offrant des cours particuliers. «Les seules perdants sont les élèves qui ne peuvent pas s’offrir des cours particuliers, car les enseignants refusent souvent donner les cours quand il ne reste pas beaucoup d’élèves dans les classes», a regretté M. Khaled Ahmed.
Samira Saïdj