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Le riche et le pauvre dans la foi : Un Aïd pas comme les autres

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Par S. Ait Hamouda

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Cet Aïd tombe à point nommé pour montrer la différence entre pauvre et riche, dès lors qu’entre les deux, il n’y a rien. L’espace sidéral, les profondeurs insondables et les vertiges telluriques, que l’on prenne par où l’on veut le sceptre, il n’y a que le bout de bois que l’on ressent mais nul ressentiment là où l’on touche de particulièrement solide, n’étaient-ce les simagrées des richissimes individus se vautrant dans leur fortune et se noyant dans les oripeaux enjolivés de jouissances crasses et de détresses feintes pour paraître aux yeux du monde justes, sages et généreux. Il faut en convenir d’une chose, c’est que le Ramadhan, qui est né et qui s’en va, sous les auspices les plus sombres pour le porte-monnaie du pauvre, trouvera assurément de quoi le sustenter de Job qu’il est et qu’il était à Crésus qu’il veut devenir. Entre l’être et le paraître, il n’y a qu’une ride, qu’un cheveu, qu’un soupir d’espérance pour que l’un fait croire en la réalité de l’autre. Il n’est nul besoin de faire accroire que l’illusion est le résultat de toute une somme d’à priori qui ne subjugue guère à l’ombre des arbres fruitiers. L’Aïd, celui qui s’annonce, est le résultat d’un mois d’abstinence, de pieuses pensées et de prières pour un monde meilleur, pour le riche comme pour le pauvre. Le Dieu du nantis qu’a-t-il de différent de celui de l’indigent ? Rien. Sauf que les nantis peuvent se permettre ce que les indigents ne peuvent pas. Mais en la demeure, les pauvres pourront courir, à perdre haleine, pour rattraper ceux qui les distancent, jamais ils ne les rattraperont. Les distances prises par ceux d’en haut ne sont pas de celles qu’on rattrape aisément. Le Ramadhan et l’Aïd, ce sont deux entités sacrées, l’un par la spiritualité qu’il inspire, qu’il éveille et qu’il sous-tend, et l’autre c’est la dimension festive, joyeuse et le recueillement dans la prière et l’évocation qu’il suscite après 30 jours de jeûne. C’est là toute la philosophie de la croyance en Dieu et la différence entre le riche et le pauvre.

S.A.H.

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