Malika Domrane aura eu tous les honneurs

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C’est hier samedi qu’a pris fin la dixième édition de la fête de la figue, organisée par l’association Tighilt et le comité du village Lemsella, dans la commune d’Illoula, daïra de Bouzeguène, et ce, depuis le 24 août passé. Tout au long des quatre jours qu’a duré l’événement, l’ambiance était à son comble. Les visiteurs venus de plusieurs régions du pays, ont été émerveillés par la beauté de la Kabylie et ravis de partager ces moments de joie dans la fraternité. Plusieurs artistes ont été conviés pour la cérémonie de clôture, dont la grande chanteuse Malika Domrane, qui était émue par l’hommage que les organisateurs lui ont rendu. Parée de sa robe kabyle, tout comme toutes les femmes du village, elle a été accompagnée de jeunes filles à la source pour chercher de l’eau. Et sur place, quelle ne fut sa surprise, lorsqu’on lui a demandé de lever le rideau, d’y trouver son portrait.

«Je suis très émue !»

Dans l’après-midi de ce samedi 27 août, a été organisé le concours de jeunes talents lemsel’art, à la placette du village. Belaid Tagrawla, connu par la chanson Yemma Thedda Hafi, Malika Domrane et Karim Abranis étaient les membres du jury. Ils étaient là à évaluer 25 candidats venus des quatre coins de la Kabylie. Les présents ont eu à découvrir des voix sublimes promises à un avenir radieux dans le monde de la chanson. Ils étaient émerveillés par leur talent et leur interprétation correcte des chansons reprises. Y ont assisté en invités d’honneur, Sylia Ould Mohand, lauréate d’Alhan Wa Chabab de cette année, et Billal, détenteur de la deuxième place, l’année passée, au concours de la chanson amazighe à Béjaïa. Karim Abranis s’est estimé très honoré d’avoir assisté à la fête de la figue. «C’est avec une grande joie que j’ai répondu à l’invitation pour assister à la 10ème édition de la fête de la figue, ce fruit au goût particulier qui nous a sauvés de la famine pendant la guerre de Libération. Le concours de jeunes talents qui m’est dédié est un honneur pour moi, je remercie infiniment les organisateurs qui sont en train de joindre l’utile à l’agréable pour sauvegarder la figue comme fruit et produit du terroir, et promouvoir la langue amazighe à travers le concours de chant organisé. Personnellement, j’ai été agréablement surpris par le talent de ces jeunes, qui méritent d’être encouragés», confie Karim Abranis. De son côté Malika Domrane s’est dit très émue, elle aussi, de participer à cette fête tout en appelant les autres villages à organiser de pareils événements. «Nos ancêtres nous ont laissé des trésors, que ce soit sur le plan linguistique, artisanal ou agricole. Jadis, la femme se chargeait de confectionner certains produits artisanaux que l’homme commercialisait pour subvenir aux différents besoins. Elle partageait avec lui la responsabilité. La figue, pour moi, c’est comme la femme, elle a besoin qu’on lui apporte de petits soins. Maintenant pour revenir au sujet qui nous a réunis, je suis très heureuse d’être présente aujourd’hui à Lemsella, ça m’a permis de revivre des moments qui me manquaient atrocement, comme se rendre à Tala pour chercher de l’eau. Hier, je me suis sentie une femme libre, une femme respectée. Des vieux sont venus me saluer, ce qui m’a fait un immense plaisir», déclarera-t-elle. La dixième édition de la fête de la figue a pris fin, hier samedi, par un spectacle de rue. Il y avait de tout : chant, danse kabyle et remise des prix aux lauréats des classes d’examen et du concours lemsell’art. À souligner que le premier prix de ce dernier a été remporté par Ait Amar Abdelhak.

Fatima Ameziane

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