Maâmar maintient la pression

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Les jeunes de Maâmar qui ont enclenché une action à l’encontre du groupement turque ONE ne semblent pas prêts à y renoncer.

Pour rappel cette entreprise est chargée de la réalisation de la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest au lieu-dit Voujgou sur le territoire de Tafoughalt, relevant de la commune d’Aït Yahia Moussa. Et les jeunes de la localité sont décidés à aller jusqu’à arracher leur revendication, à savoir la déviation du viaduc d’une longueur de plus de mille mètres qui survolerait leurs habitations et qui serait construit dans la cour de certaines d’entre elles.

Depuis mardi dernier, les engins ont été stoppés à ce niveau. Devant l’intransigeance des contestataires, les responsables de l’entreprise se sont déplacés en début de cette semaine et ont chargé leur matériel (bulldozer et pelleteuse). « Ils sont arrivés sur les lieux et ils ne nous ont pas adressé la parole. Ils ont pris tous leurs engins et ils sont repartis. Quant à nous, nous sommes toujours sur place. On change d’équipe toutes les quatre heures de peur qu’ils ne reviennent et reprendre les travaux en catimini », nous répondra l’un des vigiles assis sur un rocher en train de veiller sur les lieux.

Et d’enchaîner: « Nous ne sommes pas contre cette pénétrante. Mais, il ne faut pas être pénalisé de la sorte. Ce viaduc est un danger. Non seulement il va survoler environ quinze habitations, mais aussi, certains d’entre elles seront détruites. Les responsables du projet sont tombés dans la facilité. Après que les habitants de Thaddart, un hameau non loin de chez nous, pourtant mis en demeure, eurent refusé que ce viaduc touche leurs maisons, ils ont décidé de lui changer d’itinéraire pour le faire passer sur nos terres. Et pourtant, son budget sera augmenté de plus de la moitié eu égard à sa longueur ».

Et un autre de revenir sur la proposition de la 3e variante, qui, aux yeux des contestataires, paraît plus plausible et plus pratique. « Nous leur avons proposé de retirer ce viaduc de quelques centaines de mètres vers le haut du lieu où ils l’ont projeté. Tout d’abord, sa longueur sera réduite de moitié. Et par ricochet, son coût aussi. Et puis, il n’aura aucune incidence sur les habitations parce que le terrain choisi est vierge », soulignera-t-il.

Six jours après cette action, les travaux sont à l’arrêt. Donc, en plus du retard accusé dans l’avancement des travaux qui n’ont pas du tout pris la vitesse de croisière comme souhaité aussi bien par les responsables que par la population qui attend avec impatience la livraison de ce projet, il y a aussi d’autres pertes.

Par ailleurs, une source proche de la daïra nous a confié qu’incessamment, des réunions seront organisées avec toutes les parties afin de dénouer non seulement ce cas, mais aussi pour mettre un terme à tous ces couacs qui surgissent sporadiquement ici et là sur le tracé de cette pénétrante ô combien indispensable pour désenclaver entièrement la région et toute la wilaya de Tizi-Ouzou, qui sera reliée à l’autoroute Est-Ouest en un laps de temps trop court.

« Nous espérons que nos appels de détresse soient entendus par les hauts responsables du secteur. Il y va de leur crédibilité et de leur engagement à ne pénaliser personne par ce genre d’ouvrages autoroutiers », diront à l’unisson les quatre vigiles laissés sur les lieux et qui attendaient leur remplacement par d’autres.

Amar Ouramdane

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