Le pétrole à la recherche d’un consensus

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La réunion informelle de l’Opep s’est ouverte hier après le Forum international de l’énergie. Cette rencontre donc, faut-il le préciser, ne prendra aucune décision quant aux quotas de production et aux prix. Décision qui échoit seulement à l’organisation des pétroliers du monde. Certes, les conditions d’un consensus semblent réunies, mais celui-ci (le consensus) s’emble difficile à se dessiner, vu les divergences nées de la conjoncture et les tergiversations des uns et des autres. Pour M. Mustapha Mekideche, économiste, « L’objectif de cette réunion est clair: c’est celui d’obtenir la stabilisation du marché car, un niveau de prix inférieur à 50 dollars le baril n’arrange pas les pays de l’Opep, y compris ceux du Golfe qui ont, eux aussi, un besoin de fortes liquidités financières », explique-t-il en considérant qu’un consensus dans ce sens est « souhaitable et fort probable ». Pour cet expert, la tenue même de ce Forum, qui est une formule institutionnelle de dialogue entre producteurs et consommateurs d’hydrocarbures depuis la réunion de Kyoto de 2002, « montre bien que les intérêts des pays producteurs et consommateurs sont liés ». Il rappelle à ce titre que l’Agence internationale de l’énergie (AIE), créée après le choc pétrolier de 1973 pour défendre les intérêts des pays consommateurs, « a bien compris que les désinvestissements constatés aujourd’hui dans l’industrie mondiale des hydrocarbures vont être, demain, à l’origine de hausses erratiques des prix du brut ». En plus, cette baisse des prix des hydrocarbures a un effet d’éviction direct sur le développement des énergies renouvelables, a-t-il relevé. C’est pour ces raisons « qu’on finit toujours par trouver des solutions de compromis et acceptables par toutes les parties (…) Je considère qu’on gagne toujours à jouer la transparence à l’égard des marchés, sachant par ailleurs que l’AIE suit constamment les niveaux de production réels des pays de l’Opep. Aussi, le niveau de gel de production devrait être le niveau réel et non le niveau convenu dans le partage des parts de production au sein de l’organisation ». Il est incontestable que le compromis sera laborieux et nécessitera des négociations ardues, étant donné les différences de vues et d’intérêt qui minent l’avenir. Quand à concilier les avis pour aboutir à une entente, il y a loin de la coupe aux lèvres, tellement les contradictions sont légion. Ainsi, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a soutenu que l’Algérie « a le souci constant d’instaurer un véritable esprit de dialogue et de concertation entre les différents acteurs de la scène énergétique régionale et mondiale (…) Ce besoin de dialogue et de compréhension mutuelle ne s’est jamais autant fait ressentir » que depuis le début de ce siècle marqué par « un paradoxe frappant », faisant remarquer que d’un côté « une parfaite connaissance des enjeux et défis planétaires, une rapidité jamais égalée dans les déplacements des personnes et des informations et des capacités humaines au développement paroxystique.» Au lendemain du forum qui s’est tenu à huis clos, suivi de la réunion informelle, tous les yeux du monde sont braqués sur Alger, surtout les pays les plus touchés par le recul drastique des prix de cette énergie qu’est le pétrole.

Sadek. A. H

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