«Pour une véritable économie de développement»

Partager

Le professeur Chemseddine Chitour, professeur de thermodynamique à l’école polytechnique d’Alger, plaide pour une véritable économie de développement. «Certes, la diminution de la production pétrolière permettrait à l’Algérie de gagner quelques dollars mais, jusqu’à quand ?», interpelait le Pr. Chemseddine Chitour qui s’exprimait hier sur les ondes de la chaîne III de la radio nationale. Selon lui, la rencontre ministérielle de l’Opep, prévue à Vienne, parviendra à diminuer la production pétrolière mise sur le marché énergétique, autour d’un million de barils par jour. Mais, il ne faut pas négliger le fait que «les accords sont fragiles et dans quelques mois, il se peut qu’on revienne à la case de départ», a-t-il averti. Faut-il, poursuit la même source, passer son temps «à se tenir le ventre», quant à savoir si le baril du pétrole va, ou non, remontrer, ou bien se décider à «attaquer de front les problèmes du pays et construire une véritable économie de développement». Considérant que ceux qui croient que l’Algérie peut se tirer de la «malédiction de la rente», l’intervenant de la radio algérienne propose de faire un état des lieux sur le potentiel des ressources énergétiques fossiles et des énergies alternatives du pays. Au moment où les prix du pétrole restent en baisse, la nécessité d’attaquer de front les problèmes du pays est devenue plus que jamais primordiale, a estimé la même source. L’Algérie gagnera davantage à économiser son énergie qu’à «marchander» au sein de l’OPEP», a indiqué le Pr. Chitour. Cependant, il faut, estime-t-il, se poser la question de savoir comment agir pour réaliser d’ici 2030 une transition énergétique «impliquant tout le monde», sachant que le plus grand gisement de l’Algérie repose en premier lieu sur les économies d’énergie. Il a expliqué dans ce sens que l’’économie de 10% des 50 millions de tonnes consommés annuellement en Algérie, sous forme de carburant et d’électricité, permettrait de gagner cinq fois plus «que ce que nous essayons d’obtenir en marchandant à l’OPEP». D’après le professeur Chitour, le déficit financier de l’Algérie, qu’il évalue à 20 milliards de dollars, est le résultat de la politique de subventions dont il affirme que 80% profitent aux «classes aisées». «Le pays se trouve dans une année charnière», a-t-il alerté avant d’appeler «à prendre des décisions courageuses, notamment savoir ce que nous devons faire et par quels moyens nous pouvons y arriver, en protégeant les couches sociales à faible pouvoir d’achat».

L. O. CH

Partager