Il est vrai que le secteur du logement à Béjaïa a connu, ces derniers temps, une amélioration considérable dans ses différents segments, mais l’offre n’arrive toujours pas à satisfaire la demande.
Pis encore, les récentes rumeurs relatives à l’annulation des programmes de logements, notamment sociaux, font craindre le pire. Accosté, le premier responsable du secteur à Béjaïa, Mazen Sandakli, dira : « Le gouvernement a tranché sur la question en rassurant les citoyens. L’austérité ne touchera jamais le programme de logements ». Nous avons profité de l’occasion pour débattre de la situation du logement à Béjaïa. Le programme du logement rural, le plus demandé par la population, est chiffré à 49 653 aides depuis 2009, dont 38 863 achevés, 9 205 sont en cours de réalisation et les décisions d’attribution des 1 585 ont été établies récemment, c’est-à-dire datant de moins d’un semestre. « Le programme marche bien », soulignera le directeur du logement qui dira, toutefois, que «les bénéficiaires doivent faire des efforts pour terminer le programme avant la fin de l’année, d’autant plus qu’une nouvelle disposition permet la libération de la deuxième tranche dès l’achèvement des poteaux alors qu’auparavant, on exigeait ‘clos et couvert’». D’ailleurs, il rappellera que le prochain programme de la wilaya est lié à l’achèvement de l’actuel programme. Pour faire vite et faciliter les choses, le wali a installé des commissions présidées par les chefs de daïras, lesquelles sont appelées à sillonner leurs communes pour sensibiliser et booster ce programme. Toutefois, Sandakli a été menaçant contre ceux qui ont pris leurs premières tranches mais qui n’ont pas entamé les travaux. Ils verront leurs décisions annulées et seront traduits en justice pour rembourser. De même pour les communes qui n’ont pas lancé leurs programmes. Ils leur seront enlevés et attribués aux communes qui ont avancé dans le domaine. Parfois, dira notre interlocuteur, «les retards sont liés à la simple délivrance, par l’APC, d’une autorisation de construction, laquelle remplace le permis de construire. Pour cela, la facilité a été faite par la wilaya qui est allée jusqu’à donner quatre variantes d’architecture accompagnées de l’étude en génie civil pour permettre aux démunis de lancer rapidement leurs projets. Le premier responsable du secteur s’est dit satisfait de l’amélioration constatée depuis quelques mois. À titre illustratif, il présentera une comparaison entre 2015 et 2016. De décembre 2014 à novembre 2015, 3 729 ont été lancés et 4 559 étaient en achèvement alors que pour la période allant de décembre 2015 à novembre 2016, il y a eu le lancement de 7 749 aides et l’achèvement de 5 962, tout cela dans le cadre du programme des 44 000 aides accordées à la wilaya de Béjaïa. Pour ce qui concerne la réhabilitation, qui rentre dans le même dispositif, la wilaya n’a reçu jusque-là dans le cadre du quinquennal 2010/2014, que 1 983 aides.
Le programme des logements dit sociaux est de 18 000 unités, dont 4 626 achevées, 12 636 en cours de réalisation et 1 238 à l’arrêt
Pour le logement participatif aidé (LPA), la nouvelle appellation du logement socio-participatif (LSP), il a été procédé à l’installation, au quartier Sidi Ahmed du chef-lieu de wilaya, de six promoteurs pour la réalisation de 689 logements, dont les listes des bénéficiaires seront établies par les commissions de daïra contrairement aux années précédentes, durant lesquelles c’étaient les promoteurs eux-mêmes qui établissaient les listes. Le programme dans ce segment, il est de 2 180 unités dont 204 sont achevées, 1 376 en cours et 600 en voie de lancement. Concernant la formule de location-vente que l’AADL prévoit de réaliser dans la wilaya, le programme global est de 5 000 logements, dont 3 900 à implanter dans la commune d’Oued Ghir et 1 100 au plateau de Sidi Boudrahem à Béjaïa. Pour les 3 900, il y a une entreprise algérienne qui a démarré les travaux de 1 900 logements alors qu’une entreprise chinoise a été installée, récemment, pour la réalisation de 2 000 autres. Pour la deuxième tranche de 1 100 à réaliser à Sidi Boudrahem, «les consultations avec les entreprises intéressées sont en cours», ont fait savoir les responsables de l’AADL. Le logement LPP a eu une dotation théorique de 1 500 mais seuls 263 ont été lancés car il n’y a pas de souscripteurs pour cette formule, laquelle est réservée aux personnes touchant un salaire se trouvant dans la fourchette de 6 à 12 fois le SMIG. Ce quota entamé a été implanté à El Kseur pour 82 logements et à Oued Ghir pour les 151 restants. «110 autres seront lancés incessamment à Amizour», fera savoir le directeur du logement. Pour le logement locatif, plus connu sous l’appellation de logement social, le programme du quinquennat 2010/2014 est de 18 000, dont 4 626 achevés, 12 636 en cours de réalisation et 1 238 sont à l’arrêt. Le volet de la résorption de l’habitat précaire a été également abordé. La wilaya de Béjaïa a bénéficié au terme du programme quinquennal 2005/2009 d’une dotation de 2 100 logements, dont 1 592 ont été achevés, 414 sont en cours alors que 94 sont à l’arrêt. Pour le quinquennat 2010/2014, le nombre était de 1 500, dont 91 achevés, 1 243 sont en cours et 166 à l’arrêt pour des questions d’opposition et de délocalisation. En conclusion, le directeur du logement parlera de la taxe de l’habitation qui a été utilisée à la réhabilitation des blocs des différentes cités de la commune de Béjaïa. 2 758 logements à Iheddaden, à la cité Brandy et à Sidi Ali Lebher ont été touchés et le programme tire à sa fin. Il y aura un deuxième programme de 2 900 logements pour la commune du chef-lieu de wilaya avant d’étendre, progressivement, ce dispositif aux autres communes de la wilaya.
A Gana