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Tizi-Ouzou ça tourne autour de 18,70 : Dans les boutiques des changeurs d’Azazga…

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Pour les habitués du change au marché parallèle sur la place de Tizi-Ouzou, les adresses sont connues. De bouche à oreille, l’information circule. Et la renommée est établie. A première vue, en pleine ville d’Azazga, à 30 km du chef-lieu de la wilaya de Tizi-Ouzou, pour celui qui emprunte la descente allant du quartier dit Sadmi vers la place de l’ancienne brigade de gendarmerie, ou encore sur la place des Quatre chemins, tout semble ordinaire : des bijouteries, des magasins de vêtements, des fast-food, des boutiques de tissu… Mais tout se passe dans les arrière-boutiques. Les acteurs du secteur sont connus de tous ici. «Je fais ce métier depuis plus de 20 ans maintenant. Avant, c’était mon grand-père, puis ce fut mon père et maintenant moi et mes enfants», dira un «professionnel» du change que nous avons approché. Pour cette famille, la boutique n’est qu’une couverture qui cache un florissant business de change de devises, notamment l’euro et le dollar. «Ce marché est instable, mais pour nous ça ne change rien, nous sommes toujours gagnants», reconnaîtra le jeune revendeur+. Le processus est journalier, parfois hebdomadaire. «Ce sont les cambistes qui nous approchent, ils nous connaissent. Ils nous proposent d’acheter, parfois de grandes sommes, parfois des petites. Quelques fois nous nous déplaçons à Alger ou ailleurs», nous a confié L.M un revendeur connu dans la région d’Azazga.

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Le marché présage d’une hausse dans les jours à venir !

«Aujourd’hui (ndlr samedi dernier), nous avons acheté à 18,60 et nous revendons à 18,70». Pour ce qui est de la provenance de cet argent, nous apprendrons que les banques sont la principale source, sinon l’étranger aussi, par le biais d’individus qui font parfois le déplacement spécialement pour cela. Nous saurons également que la marge est étroite, entre un «changeur» et un autre. Et depuis déjà quelques temps, ce marché flambe. «En ce moment c’est mort. Ils attendent que les prix du dinar baissent encore plus d’ici la fin de l’année pour vendre plus cher», nous explique un cambiste qui se plaint du manque des euros sur le marché. Pour les citoyens, la procédure est simple, il faut juste se rapprocher de ces «changeurs». Sur place, ou ils vendent ou ils achètent. Ceci dit, il y a une autre procédure qui se fait par intermédiaire, comme quand la transaction parvient de l’étranger, dans le cas des immigrés qui envoient de l’argent à leurs familles : «C’est la réputation que nous avons acquise sur le marché qui fait que nous survivons dans ce métier. Quand nous manquons de liquidités, les clients patientent, ils savent que leur argent ne sera pas perdu. Et en cas de besoin, à notre tour, nous leur donnons sans recevoir, c’est comme ça». Ainsi, si le marché en soi est illégal, les échanges se font par confiance. Par ailleurs et s’agissant des clients, les «changeurs» les classent en catégories : les réguliers, comme certains retraités et des commerçants, et les occasionnels. Le marché parallèle de la devise, à Tizi-Ouzou comme ailleurs dans le reste du pays, est influencé directement par la baisse ou la montée de la bourse du dinar. Actuellement, avec la crise économique et la dévaluation du dinar, ce marché flambe et le manque est ressenti, comme l’ont affirmé tous les revendeurs que nous avons approchés. Ces derniers assurent même que l’euro connaîtra encore une montée qui atteindra sans doute les 20 arrondis pour un 1 Euro, d’ici la fin de l’année.

Kamela Haddoum.

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