Conférence-débat autour de l’éducation en Algérie

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L’association des enfants de moudjahidine de Tizi-Ouzou a organisé, avant-hier, une conférence débat sur l’éducation en Algérie et les langues. Ainsi, deux conférenciers se sont succédés durant cette rencontre, au petit théâtre de la maison de la culture «Mouloud Mammeri» de Tizi-Ouzou. La première intervention, sous le thème «le rapprochement entre les langues», a été présentée par Mme Khoukli Fahima, spécialiste en sciences de l’éducation. Quant à la deuxième, qui a eu pour thème «les étapes de l’enseignement en Algérie», a été présentée par M. Moahamed Tahar Ouali, formateur d’enseignants à l’Ecole Nationale Supérieure (ENS) d’Alger. Dans ce contexte, l’orateur est revenu longuement sur l’histoire de l’enseignement précédant et suivant l’indépendance de notre pays. «L’enseignement a été laissé aux Algériens lors l’époque ottomane. Une époque durant laquelle les turcs s’occupaient uniquement de la collecte des taxes», relate l’orateur lors de son intervention. Et d’ajouter : «par contre, durant l’époque coloniale, l’éducation a connu trois étapes. La première était ce qu’on appelle l’enseignement arabe libre. Ensuite, c’était l’apparition des écoles coraniques. À titre d’exemple, la région de Larbaa Nath Irathen renfermait 59 écoles. Cependant, par peur d’un éventuel soulèvement, ces endroits étaient tout le temps sous la haute surveillance de l’armée française. Quant à la troisième étape, c’était l’enseignement public français et l’évangélisation». Selon le conférencier, l’enseignement, pendant l’époque coloniale, n’était accessible qu’aux enfants des colons et les proches de l’administration française. Les français ont ouvert, par la suite, environ 15 écoles à travers l’Algérie, dont sept en Kabylie. Le nombre d’Algériens scolarisés était, alors, insignifiant. Par ailleurs, l’enseignement dans l’Algérie poste-indépendante était, estime le conférencier, «très mauvais», en raison du «manque flagrant en matière d’encadrement». «Depuis 1962 à 1975, il y avait un manque cruel d’enseignants et d’infrastructures, et les programmes étaient mélangés. Les responsables ont, alors, fait appel aux professeurs des pays voisins, mais malheureusement, le niveau de ces derniers était très faible. Il y avait même parmi eux des cordonniers, seulement ils maitrisaient la langue arabe. L’Etat, avait, dépensé des sommes colossales lors de cette époque aux moments difficiles. En outre, les salaires des étrangers étaient largement plus élevés, comparés à ceux des algériens», regrette l’orateur. Aussi, le conférencier a précisé que l’éducation était obligatoire uniquement pendant les premières neuf années de l’enfant. Le reste dépendait de la disponibilité des places. «Seulement 49% des élèves pouvaient aller au lycée. Les autres, quant à eux, se faisaient orienter vers la vie professionnelle», précise-t-il. La deuxième étape de l’enseignement en Algérie, toujours selon le même intervenant, est l’avènement de l’école fondamentale de 1980 à 2003. Quant à la dernière étape, de 2003 à 2015, elle a été caractérisée par des réformes et de l’extension de l’enseignement de Tamazight dans les écoles publiques, ajoute le conférencier.

Rachid A.

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