Les habitants du village Iadnanen, dans la commune de Feraoun, à Béjaïa, vivent un cauchemar ces derniers jours, craignant que leurs habitations s’effondrent avec l’accentuation de l’éboulement apparu fin 2014 au cœur du village.
Le glissement menace d’emporter routes et maisons. Pas moins de 28 habitations sont directement exposées à d’éventuels écroulements, vu que les fortes pluies et le poids de la neige de ces derniers jours ont accentué l’avancée de ce glissement, provoquant des fissures et déchirures sur les murs de certaines maisons. «Nous passons nos nuits avec la peur au ventre, car nous craignons d’être surpris dans le sommeil par l’effondrement de nos toits sur la tête de nos enfants. Nous n’avons pas où aller ! Nous espérons que les autorités feront un effort pour nous trouver un gîte, avant que le pire n’arrive», dira la femme d’un sourd muet sur le visage de qui se lisait une grande détresse et qui nous confiera que certains de ses proches ont déjà quitté leur maison. C’est le même son de cloche à travers tout ce village guetté par une catastrophe, mettant en jeu même son existence. Et la plupart des habitants rencontrés sur une placette faisant face à ce glissement n’arrivent pas à cacher leur crainte de voir leurs maisons s’écrouler sur leurs têtes. «Nous exhortons encore une fois tous les responsables, à leur tête le wali de Béjaïa, à trouver des solutions urgentes au moins pour les 28 familles les plus exposées, puis à se pencher sur les moyens nécessaires à l’effet d’arrêter ce phénomène qui menace nos vies et notre terre», dira un membre de l’association dudit village. “Des écrits et des doléances émanant des autorités de la commune de Feraoun ou des habitants de ce village n’ont pas vraiment fait bouger les pouvoirs publics, hormis cette étude du sol inachevée faite au début de l’année 2015», confia un élu communal qui indiquera tout de même que les services de l’APC ont attribué des aides de construction du programme FONNAL pour les plus touchés de ces habitants, des mesures qui restent insuffisantes, étant donné que le danger est omniprésent et l’avancée de cet éboulement menace de nouvelles habitations, voire la moitié du village qui risque la disparition. De l’inquiétude, voire de la détresse se lit sur tous les visages des habitants du village. La lenteur d’une solution efficiente et définitive à ce problème, étant donné que son apparition est, disons-le, ancienne, fait que c’est tout le village qui est menacée dans son existence. Toute une communauté qui risque de disparaître avec ses dimensions socioculturelles.
Nadir Touati