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Béjaïa Des vestiges qui remontent au néolithique

Quelle place pour le tourisme patrimonial ?

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Les dix grottes préhistoriques de Gueldamane dans la commune de Bouhamza et le site archéologique de M’lakou dans la commune de Seddouk recèlent des vestiges qui remontent aux racines profondes du pays.

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Les fouilles pédagogiques menées à Gueldamane par une équipe d’anthropologues du CNRPAH (centre national de recherche préhistorique, anthropologique et historique), ont permis de mettre au jour des ossements humains, des restes fauniques, des outils lithiques et osseux, des parures, des tessons de poterie… Des vestiges qui remontent au néolithique. L’homme commençait alors à se sédentariser, troquant sa vie de cueilleur-chasseur contre celle de pasteur-agriculteur. Des études paléontologiques, paléolithiques et des analyses isotopiques des stalagmites ont permis de reconstituer l’environnement et le climat de la région, à cette époque lointaine. À quelques kilomètres de Gueldamane, le site archéologique de M’lakou dévoile une autre richesse inestimable enfouie sous terre. Une équipe d’anthropologues et l’université d’Alger exhument des traces laissées par les civilisations remontant à l’antiquité. Ces restes ont résisté à l’usure du temps et survécu aux horreurs des guerres à répétition. L’un des vestiges mis au jour décline une partie de la muraille ou de l’enceinte externe du château de Petra, livrant une technique architecturale unique en son genre pour l’époque (4e siècle J.C.). Petra fut l’une des places fortes que le vieux roi Nubel, nommé Flavius par l’empereur romain, a partagée entre ses fils, avant sa mort en 370 J.C. Le pouvoir dut revenir à son ainé, le prince Firmus, lésé par le comte d’Afrique au profit de Sammac, prince à Petra. Firmus qui n’accepta pas le mépris des traditions locales d’alors fit assassiner le prince Sammac qui se fit faire une inscription, que l’on peut voir exposée au Musée des antiquités d’Alger, par laquelle il semble s’être mis sous la protection absolue et menaçante de Rome, tout en invitant ses voisins à la paix. Certes, ce passé est bel et bien révolu, mais il reste bien présent et plus prégnant que jamais ! Après la mise au jour de ces vestiges, il faut penser à les protéger et à les mettre en valeur pour qu’ils deviennent la fierté de ceux qui viendront les étudier, les observer, les admirer. L’engagement fait par le Ministre de la culture, de classer au rang de patrimoine national cet héritage à la fois historique, scientifique et culturel, est un pas décisif vers sa sauvegarde pour les générations futures. En parallèle, il nous appartient de nous réapproprier ce patrimoine, qui est un avoir constitutif de notre être. C’est un don légué à la génération présente. Nous en devenons les usagers. Eduquer notre regard à la richesse de ce patrimoine ne fera qu’enraciner notre intelligence dans une compréhension plus subtile du présent. Fréquenter les lieux de sa propre culture nous aidera sans nul doute à libérer l’esprit de ses propres contradictions et à relativiser bien des antagonismes. La réhabilitation et la promotion du tourisme patrimonial est une culture à réinventer au plus vite, à inculquer et à enraciner. Il y va de notre dignité, de notre survie. A l’heure des grands défis.

N Maouche.

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