«On est face à une impasse politique»

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La secrétaire générale du parti des travailleurs, Mme Louisa Hanoun, a animé, dans l’après-midi d’hier, un meeting populaire à la grande salle de la maison de la culture de Béjaïa. L’oratrice dira que «cela est un défi à la démoralisation politique, d’autant plus que les élections se déroulent durant une période charnière, notamment par rapport à l’impérialisme, de par le monde, qui impose une impasse politique».

Pour cette dernière, seul un gouvernement possédant une base sociale peut se permettre d’y faire face. Or, soulignera-t-elle, «le gouvernement algérien n’en a pas.» «La politique de l’austérité touche la majorité de la population alors qu’une minorité a été épargnée», fera-t-elle remarquer, tout en rappelant que la couche moyenne qui avait failli améliorer ses conditions a été tirée vers le bas avec cette politique. Elle dira que «le mélange de l’argent et des affaires, d’un côté, avec la politique, de l’autre, met le pays dans une impasse.» Pour la secrétaire générale du parti des travailleurs, depuis la chute du prix du pétrole, tout a été dévoilé. Elle tiendra à préciser que les vrais investisseurs privés ne sont pas ciblés par ses propos, mais plutôt ceux qui profitent des crédits et autres avantages, tel que le foncier bradé. «Le régime, très malade, travaille les intérêts des étrangers», tonnera-t-elle, et d’ailleurs, enchaînera-t-elle, «le FMI et la banque mondiale sont satisfaits de la politique d’austérité prônée par le gouvernement algérien.» En parlant de la participation de sa formation politique aux législatives, elle dira, qu’en tant qu’acteurs politiques, «il fallait y participer pour tenter de sauver le pays des mains des deux partis au pouvoir, qui abusent de tout et dépassent toutes les limites, durant cette campagne, en forçant les fonctionnaires à assister aux meetings, ce qui laisse supposer que les élections seront truquées mais rien n’empêche qu’il faut y participer dans la perspective d’arriver à changer les choses. Malgré ces nombreuses entraves, il faut participer pour faire entendre sa voix», dira l’oratrice qui appellera, pour cela, tous les citoyens à saisir cette occasion pour sanctionner ces partis le 4 mai prochain. En parlant des listes de son parti, elle dira qu’elles sont constituées de militants et militantes qui feront tout pour «stopper la descente aux enfers». Et d’ailleurs, poursuivra-t-elle, «durant la campagne électorale, ils ont usé de l’argumentaire politique et non de promesses et autres avantages.» Elle fustigera le secrétaire général du RND qui a déclaré «qu’il y a une proposition de voir à la hausse, quatre fois le SMIG», le critère du salaire pour les demandeurs de logements sociaux alors que, ironisera-telle, les députés de sa formation avaient proposé, seulement, deux fois le SMIG sans qu’ils ne soient écoutés. Elle s’attaquera également au FLN qui utilise le syndicat du pouvoir et les organisations de masse pour faire de la politique. Elle dissertera aussi des acquis sociaux des travailleurs qu’on veut leur enlever, contenus dans le code du travail moyenâgeux et le code de la santé.

A.Gana

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