Imposante marche de l’intersyndicale

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À l’appel de l’intersyndicale, des milliers de travailleurs, tous secteurs confondus, ont défilé, hier, dans les rues du chef-lieu de wilaya de Béjaïa en commémoration de la Journée mondiale du travail.

Scindés en plusieurs carrés, les manifestants ont repris à tue-tête, tout au long de leur défilé, les slogans habituels des syndicats autonomes des différents secteurs. Arrivés sur la placette Saïd Mekbel, quatre délégués syndicaux ont pris la parole pour réitérer les revendications de l’intersyndicale, tout en fustigeant la fuite en avant des pouvoirs publics qu’ils accusent d’avoir remis en cause les acquis des travailleurs.

«Le 1er Mai est avant tout un message de non abdication, une journée pour faire entendre nos voix», clame Meziane Meriane, en précisant que le 1er Mai est fêté cette année dans une conjoncture sociale particulière. «L’ouvrier a consenti beaucoup d’efforts pour l’indépendance, puis la construction du pays, aujourd’hui il attend toujours le retour de l’ascenseur. Le travailleur algérien est pour la stabilité du front social, et par ricochet du pays ; ces derniers temps, beaucoup d’acquis sociaux ont été remis en cause, d’où le bouillonnement du front social», explique-t-il, dénonçant au passage «les dépassements de l’administration et les pressions exercées sur les délégués syndicaux, notamment ceux de la Sonelgaz». Tout en soulignant que «l’union» des travailleurs est «une digue», l’orateur fera remarquer que le combat de l’intersyndicale se poursuivra jusqu’à la satisfaction de toutes les revendications des travailleurs.

«C’est une première en Algérie, un 1er Mai fêté par tous les syndicats autonomes dans l’union. Cette union est une digue, un choix stratégique pour arracher nos droits et préserver les acquis des travailleurs. Cette année, le 1er Mai est la continuité de notre combat et la préparation des négociations», a-t-il conclu. Avant lui, un autre syndicaliste a estimé que «le travailleur est aujourd’hui victime de marginalisation», fulminant contre l’exclusion des syndicats autonomes dans la prise de décisions concernant le devenir des fonctionnaires.

Le Collectif des syndicats autonomes des différents secteurs souligne, dans un appel diffusé la veille de la manifestation, que «l’intersyndicale est pour la consécration d’un dialogue responsable pour arracher le droit à la négociation à travers la mise en place d’un front syndicale capable de relever les défis actuels et futurs», estimant que «les lendemains de la majorité écrasante des travailleurs sont incertains», car, explique-t-on, «menacés par des lois anticonstitutionnelles qui touchent aux intérêts socioprofessionnels et qui enfoncent dans la pauvreté et la misère les couches les plus défavorisées de la population au profit des plus riches et autres privilégiés d’un système économique rentier».

De son côté, le comité de solidarité avec les travailleurs de la wilaya de Bejaia estimé que «(…) la politique prônée par le gouvernement (…) menace la cohésion sociale et même le fondement de la République», réclamant l’abrogation de la loi sur les retraites, un code de travail digne et à la hauteur des aspirations des travailleurs, une fonction publique qui matérialise la république et qui consacre l’égalité des citoyens devant la loi.

Dalil S.

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