«La démocratie c’est l’urne»

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Le président du mouvement populaire algérien, Amara Benyounès, a clôturé sa campagne électorale des législatives, à Alger, où il a expliqué à ses partisans algérois les grandes lignes du programme de son parti.

Après avoir déposé une gerbe de fleurs au sanctuaire des martyrs et au siège de la sûreté de la wilaya d’Alger, M. Benyounès a animé un meeting à la salle Casino, qu’il a rejointe à pied aux devants d’une procession des candidats de son parti aux législatives dans la wilaya mais aussi militants et sympatisants venus en grand nombre. Parmi les marcheurs, l’on notera la présence du tête de liste du parti dans la circonscription d’Alger, Idir Benyounès, du coordinateur MPA de la wilaya d’Alger et non moins maire d’Alger centre, Abdelhakim Bettache, ainsi que de nombreux cadres. Devant une foule nombreuse, composée de différentes tranches de la société, des artistes, des patriotes, des représentants de victimes du terrorisme et de Moudjahidine, dont Mme Louiza Ighil-Ahriz, le président du MPA a regretté le fait que les Algérois ne se mobilisent pas massivement, lors des rendez-vous électoraux. « Depuis l’instauration du pluralisme, les Algérois ne votent pas en force, durant les élections. Si vous voulez un réel changement et de nouveaux députés, il faut aller voter le 4 mai prochain », a-t-il dit. Il a rappelé, dans ce contexte, la période d’insécurité qu’a connue le pays suite aux élections législatives de 1991. « Celui qui ne vote pas le 4 mai, va probablement regretter le 5 mai », a-t-il mis en garde, avant d’ajouter: « Les Algérois sont des démocrates et des patriotes, c’est pour cela qu’ils représentent notre espoir, notamment les femmes qui doivent participer massivement au prochain scrutin », a-t-il lancé, précisant que son parti est le premier à mettre en avant la préservation des droits de la femme. En effet, selon M. Benyounès, la démocratie vient à travers l’urne et non par la rue qui ne mène qu’à l’insécurité et au chaos ». Tout en citant les exemples de plusieurs pays arabes qui ont connu « le printemps arabe », M. Benyounès a assuré que « la seule immunité contre l’intervention étrangère en Algérie est la démocratie ». Par ailleurs, M. Benyounès a mis l’accent sur la nécessité de mettre en place un statut particulier pour la wilaya d’Alger à l’instar de toutes les capitales du monde. Il a tenu à souligner dans ce sillage, que son parti continuera à gérer les APC d’Alger où il a la majorité des sièges. « Le MPA continuera à gérer les APC d’Alger centre et de Bab El Oued car nous sommes les enfants d’Alger », a-t-il dit. Le leader du MPA a tenu à évoquer un autre sujet qui, selon lui, a été négligé par les candidats en lice, durant la campagne électorale, à savoir l’élite et les cadres. « Où sont les hommes du cinéma, ceux du théâtre et les cadres dirigeants ? », s’est interrogé M. Benyounès qui s’est engagé à organiser des assises nationales pour les cadres algériens et d’augmenter le budget de la culture si son parti gagne les prochaines élections. Il a déploré, dans ce contexte, l’absence de la culture du cinéma et du théâtre chez les citoyens. »Il ne faut pas qu’on fasse du peuple algérien un tube digestif », a-t-il lancé. En ce qui concerne le système éducatif, M. Benyounès a plaidé pour une école moderne loin de toutes les considérations et les conflits idéologiques. « Les langues arabe et amazighe sont des langues nationales et officielles, loin de toute instrumentalisation politique », a-t-il dit, précisant que la langue amazighe a besoin d’être développée par les experts et les universitaires, tout en soulignant la nécessité d’encourager l’enseignement des langues étrangères. Sur le volet économique, l’ex-ministre du Commerce a mis l’accent sur l’importance de réviser la politique économique du pays, en mettant en place des réformes, afin de pouvoir sortir de la crise actuelle, « à travers l’instauration de la justice sociale et la lutte contre la fraude ».

Samira Saidj

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