Échange d’accusations entre le FFS et le RCD

Partager

La guerre est à nouveau déclarée entre le FFS et le RCD en Kabylie, dans la wilaya de Tizi-Ouzou particulièrement, où ils se renvoient les accusations, notamment concernant le mandat en cours de la majorité à l’APW locale, à la veille de la tenue des élections législatives. La fin de la campagne est houleuse entre les deux partis.

Le linge sale est encore une fois lavé en public. C’est le FFS qui a commencé les hostilités par l’intermédiaire du P/APW, candidat aux législatives. En effet, lors du meeting de clôture de la campagne, M. Klalèche a tiré à boulets rouges sur les élus RCD, en les accusant de s’être «rangés du côté de l’administration au détriment de l’intérêt de la population» à l’assemblée de la wilaya. Il a clairement dit que «ces derniers se sont alliés avec l’ex-wali (Merad en l’occurrence) pour supprimer les subventions des associations, des comités de villages et des clubs sportifs amateurs ainsi que les aides aux communes.» «On ne leur permettra pas. On sera toujours votre voix à l’APW», dira le P/APW Mohamed Klalèche, qui n’a pas hésité à vanter son travail et défendre son mandat : «L’APW de Tizi-Ouzou a fait de belles choses. On a financé des associations et aidé les comités de villages. On a organisé aussi le concours Aïssat Rabah», ajoutera-t-il. Les élus RCD à l’APW de Tizi-Ouzou, dans une conférence de presse, n’ont pas hésité, à leur tour, à rendre la monnaie de sa pièce au « président-candidat » Mohamed Klalèche, en l’accusant de violation de la loi pour ne pas avoir convoqué une « session ordinaire avant le 31 mars dernier ». «Klalèche a préféré s’occuper de sa promotion personnelle au détriment du développement de notre wilaya (…) et se permettre d’utiliser l’argent de l’État dans la campagne électorale.» Les élus RCD n’ont pas mâché leurs mots en affirmant que le mandat du FFS à l’APW était «blanc», et qu’ils n’ont apporté aucun projet structurant d’investissement. «Incapable de présenter le moindre bilan de sa mandature, l’actuel président de l’APW a choisi, comme à son habitude, de verser dans le mensonge et la calomnie pour détourner l’attention sur sa gestion catastrophique», soulignent-ils. Et d’ajouter : «Nous mettons au défi M. Klalèche de nous citer un seul projet, nous disons un seul projet de développement ou d’investissement, initié par l’actuelle assemblée durant cinq années de gestion. En vérité, cette institution a été prise en otage par un groupe d’opportunistes politiques pour servir de marche pied et assouvir leurs ambitions personnelles.» Dans le même sillage et en répondant à une question d’un confrère concernant le projet de la pénétrante et celui du téléphérique, que revendique justement Klalèche, les élus APW, dont Yassine Aissaouène, candidat tête du liste du RCD, ont réfuté et démenti le fait, en assurant que « seul le RCD a le mérite de ces projets » qu’ils auraient arraché, selon eux, « en 2008 ». Concernant les aides aux associations et comités de village, le RCD y voit un moyen d’acheter un électorat : «Quand il parle de subventions des associations, des communes et des comités de villages auxquels il n’accorde que des miettes, a-t-il déjà oublié l’indigne attribution de 800 millions de centimes à une association fantoche (en l’occurrence Youcef Oukaci de Timizart) ?» s’interrogeront-ils. Visiblement contrariés par les accusations de Klalèche sous entendant leur rapprochement avec l’administration, les élus RCD ripostent : «L’ex-wali M. Bouazgui a même révélé, lors d’une session houleuse, que se sont les élus du FFS qui squattent tous les soirs son bureau pour quémander des faveurs et solliciter son intervention pour régler leurs affaires personnelles.» Revenant sur le sujet de l’accusation proférée à leur encontre lors du dernier meeting du FFS par le président de l’APW, les élus RCD se défendent : «On est les seuls à dénoncer l’administration (…) L’ex-wali Brahim Merad a décidé d’inscrire un parking à étages, le budget avait été établi et transmis au président de l’APW avant que le projet ne soit retiré. À l’ouverture de la session, le wali a tenu à intervenir et à expliquer ce qui s’est passé, en disant : j’ai inscrit ce projet parce que l’austérité nous oblige à penser à investir dans des projets qui vont générer des ressources. Il pensait que ce projet à court terme va faire des rentes, mais sur insistance du P/APW, il l’a retiré. Donc, ils (les élus FFS) ont préféré distribuer ces 25 milliards que de faire un projet.» À noter qu’en fin de la journée, le FFS a encore réagi avec une déclaration rendue publique, dans laquelle on pouvait lire : «Le FFS a promis de mener une campagne propre et digne, sans insulte ni invective. Il se trouve qu’un parti politique, sans doute pris de panique par la forte mobilisation populaire née autour du projet que notre parti présente, verse dans le mensonge et la calomnie à l’égard du FFS et de ses élus à l’APW», indique-t-on. Et de poursuivre : «Nous tenons à témoins l’opinion publique de notre gestion saine.» S’agissant du bilan du parti à l’APW, et la session ordinaire qui n’a pas été convoquée, comme le prévoit la réglementation, le FFS atteste l’avoir présenté à la population «à travers les 90 meetings et les 300 sorties de proximité tenues lors de cette campagne.»

Kamela Haddoum.

Partager