La grève perdure à l’ex-BCR

Partager

La masse des employés de l'entreprise Orfée, de la filiale B.C.R ne décolère pas. À leur 26ème jour de grève, avant hier jeudi, ces dizaines d'employés spécialisés en robinetterie et coutellerie s'étaient attroupées devant le siège de la wilaya, réclamant l'amélioration de leur situation professionnelle.

En signe d’union dans leur action, ils étaient tous vêtus de pulls légers, de couleur bleue marine. Certains d’entre eux portaient haut le drapeau national, d’autres brandissaient des banderoles insistant surtout sur  »la récupération de l’argent des œuvres sociales ». La présidente du comité de participation de cette entité économique publique, en l’occurrence Mme Brahimi, donnera de plus amples informations sur ce mouvement : «Notre action de protestation se poursuivra tant que les responsables de cette filiale (B.C.R) refuseront d’augmenter la prime annuelle de bénéfice et de titulariser les contractuels», a-t-elle tenu à souligner. Comme les responsables syndicaux de la même entreprise, elle dit ne pas comprendre le refus de la direction générale concernée de leur accorder la demande de 12% de bénéfice annuel sur les gains engrangés par l’usine. Cette revendication n’est nullement exagérée, a-t-on affirmé, dans la mesure où l’entreprise Orfée parvient à dégager annuellement depuis 2011 un bénéfice de 150 millions de D.A. «Qui profite de ces gains à notre place?», s’inquiétera le secrétaire générale de la filiale ,M .Bahamed, en tenant à signaler que l’employeur de l’entreprise S.O.C.O.T.H.Y.D du centre urbain voisin des Issers octroie annuellement à ses employés une somme de 60 000 D.A, alors que cette manufacture n’engrange qu’un bénéfice de 70 millions de D.A par an .«Nous avons tenu plusieurs réunions avec les hauts responsables d’Orfée à Alger, pour cette question de revalorisation substantielle de la prime de bénéfice, mais ça n’a abouti à rien», s’irriteront d’autres délégués syndicaux. Leurs dirigeants leur ont promis, la semaine dernière, par contre, que leurs collègues contractuels, dans l’entreprise concernée, au nombre de 22, seront tous titularisés dans un mois. «Mais nous refusons fermement de mettre fin à notre débrayage», clameront les représentants des contestataires. Et ils tiennent à dénoncer la ponction du salaire de ce mois de grève, envisagée par l’employeur. Celui-ci avait déclaré, dès l’enclenchement de la dite grève, qu’il n’y a pas de prime de bénéfice, mais seulement un salaire de treizième mois, en signe d’encouragement de l’employé. Mais, «il ya une véritable injustice dans cette entreprise de 287 remployés», a-t-on encore dénoncé.  »Comparativement à ceux d’autres entreprises, pourtant moins performantes, les salaires des cadres et ouvriers sont dérisoires au niveau de notre usine», fustigera encore la présidente du comité de participation, en jurant que les employés de cette manufacture ne peuvent même plus acheter quelques baguettes de pain pour leur petite famille. «Et plus inquiétant encore, a-t-elle insinué, nous sommes déjà au mois sacré de Ramadhan, et l’on nous menace de ponctions sur salaires»

Salim Haddou

Partager