L’ANBT met en garde !

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L’Agence nationale des barrages et transferts (ANBT), a lancé, en fin de semaine dernière, une campagne de sensibilisation sur les dangers des baignades dans les barrages et autres retenues collinaires.

Certes, cette campagne est menée de manière intensive par le biais de sms, mais les personnes ciblées, à savoir les parents, ne transmettent pas automatiquement ce message à leurs enfants. Car il s’agit bien d’enfants qui se noient chaque année dans ces lacs artificiels. D’ailleurs, l’ANBT déplore qu’au cours des 5 dernières années, pas moins de 115 personnes ont péri par noyades dans les barrages, et 4 nouveaux cas ont été enregistrés rien que pour le 1er trimestre de l’année en cours. Ainsi, malgré les différentes campagnes de sensibilisation menées par l’ANBT, il ressort clairement que de jeunes inconscients continuent de braver l’interdit pour ‘’piquer une tête‘’ dans les eaux des barrages, notamment en période estivale. Les drames secouant des familles ne semblent pas freiner l’ardeur des jeunes, comme le prouve le dernier incident en date de lundi dernier, où un garçon de 12 ans, s’était noyé dans la retenue collinaire de Tighzert N’tghanimt, au sud de la commune de Bechloul. Les pompiers, qui sont intervenus en fin d’après-midi n’ont pu que repêcher le corps de cette jeune victime. Une autre noyade a été évitée de justesse, le jour des élections, sur les berges du barrage de Tilesdit, lorsqu’un jeune adolescent voulant faire trempette s’est rapidement enlisé dans la vase a à peine deux mètres du rivage. Un pêcheur, qui taquinait la carpe s’est aussitôt précipité à l’eau pour lui porter secours, lui évitant ainsi une mort certaine.

Des campagnes de sensibilisation sans effet

Le nombre de noyades dans les retenues collinaires, ou dans les barrages est devenu inquiétant, d’autant plus avec l’arrivée des grandes chaleurs, les risques se voient multipliés. En zone rurale essentiellement, car en ville, les jeunes moins nantis se permettent des baignades…dans les jets d’eau ornant les places publiques, où comme on peut les voir chaque année carrément sur les jets d’eau en plein carrefours du chef-lieu de wilaya. L’absence de piscines, ou de moyens pour se rendre sur le littoral, fait que ces jeunes enfants issus du milieu rural se rabattent sur ces plans d’eau, mettant ainsi leurs vies en péril. Les pancartes de l’ANBT, mentionnant que les baignades sont interdites, se trouvant aux alentours de ces barrages ne sont hélas pas d’une grande utilité devant l’insouciance de certains ados. Il en est de même, pour les campagnes menées par l’ANBT, pour pousser les parents à interdire les sorties de leurs progénitures vers ces plans d’eau… Cependant, comme nous l’affirme un cadre de la Protection Civile de Bouira, les sites aux alentours des barrages ne sont pas inclus dans leurs plans d’action, et d’ailleurs, il est impossible de surveiller la totalité des berges des 03 barrages que compte la wilaya, en plus des dizaines de retenues collinaires éparpillées à travers les 45 communes. Il faut savoir que l’interdiction des baignades dans ces eaux l’est essentiellement pour des raisons objectives, en prenant en compte la sécurité et la santé des citoyens. L’inaccessibilité des lieux, la présence de vase, et éventuellement la pollution de l’eau sont autant de facteurs qui renforcent la légitimité de l’interdiction de baignade dans ces plans d’eau. De ce fait, ni les éléments de la gendarmerie, ni ceux de la Sûreté ou encore ceux de la Protection Civile ne peuvent intervenir pour sécuriser ces lieux.

Aucun impact sans l’implication des parents et du mouvement associatif

En bravant ainsi l’interdit, les jeunes voulant plonger dans les eaux vaseuses des barrages mettent leur vie en danger, mais également celles des personnes voulant les secourir. Les secours se trouvant parfois à plusieurs dizaines de kilomètres de ces endroits, les victimes sont pour ainsi dire happées par les flots. Seules des âmes charitables se trouvant sur place peuvent éventuellement intervenir et risquer elles-mêmes la noyade, car dans ces zones de baignade non autorisée, les probabilités de sauvetage à temps par des professionnels sont nulles. Seule une large sensibilisation en milieu familial pourrait avoir l’impact escompté. Les parents sont invités à mettre en garde leurs progénitures sur les dangers qui les guettent en s’aventurant sur les berges des barrages ou des retenues collinaires. La société civile, avec l’implication des associations de quartiers ou religieuse, peut également trouver un écho favorable auprès des jeunes téméraires. Des actions de sensibilisation de proximité gagneraient à être menées surtout à l’approche du mois de Ramadan et des vacances scolaires.

Hafidh Bessaoudi

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