Des demandeurs bloquent les RN 8 et 18

Partager

L’affichage, avant-hier, de la liste des bénéficiaires des 310 logements sociaux, dans la commune de Bir-Ghbalou, à une trentaine de kilomètres à l’Ouest de la wilaya de Bouira, a provoqué l’ire et la colère des demandeurs non-bénéficiaires. En effet, plusieurs dizaines de citoyens ont bloqué, durant la soirée de mardi à mercredi, les deux routes nationales RN 8 et 18, qui traversent le chef-lieu de cette daïra, pour réclamer l’annulation, pure et simple, de cette liste. Les protestataires, qui ont usé de pneus incendiés, de troncs d’arbres et autres objets hétéroclites, ont avancé que la liste affichée par les services de l’APC ‘’comporte plusieurs irrégularités et anomalies’’, puisque, selon-eux, des citoyens non-résidents dans la commune auraient bénéficié de logements. Toujours selon les contestataires, la commission de l’APC, chargée de la confection de cette liste, ‘’n’a pas respecté les critères de loi, pour l’attribution de ces logements sociaux, à l’image de la situation familiale, l’âge, l’ancienneté des dossiers et les statuts professionnels’’ : «La liste comporte d’énormes irrégularités. Nous avons été surpris de voir les noms de certains demandeurs qui n’ouvrent pas le droit à un logement social. Certains sont étudiants, d’autres sont commerçants ou fonctionnaires, ou tout simplement militants du parti du maire en place. Au moins quatre autres bénéficiaires ne sont pas résidents à Bir-Ghbalou !», dira Mohammed, un jeune protestataire, avant d’ajouter : «Les citoyens des villages de la commune n’ont pas été inclus aussi. Certains demandeurs de logements vivent dans des conditions lamentables et ils n’attendaient que l’affichage de cette liste pour sortir des ghettos !». Notre interlocuteur fera savoir, également, que les protestataires ont soulevé deux revendications, à savoir l’annulation de la liste affichée par la mairie et l’installation d’une commission d’enquête de wilaya, ‘’pour mettre au clair toutes ces irrégularités’’. Les manifestants avaient, d’ailleurs, refusé de négocier avec le chef de la daïra et le maire, qui se sont déplacés sur les lieux de la protestation vers minuit, et n’ont libéré les deux voies publiques que vers 3h du matin, hier : «Nous ne ferons confiance qu’au wali désormais. Nous sollicitons son intervention pour réparer cette injustice», martèle un autre protestataire. Hier mercredi, les mécontents sont revenus à la charge durant la matinée, au cours de laquelle ils ont observé un sit-in devant le siège de la daïra. Une délégation a été reçue par le chef de la daïra qui a tenu à les rassurer, en affirmant que la liste en question ‘’n’est que provisoire et elle sera transmise à la wilaya pour vérification’’. Le même responsable a demandé aux protestataires d’introduire des recours auprès de ses services ou ceux de la wilaya. Hier, les protestataires campaient toujours sur leur position. A noter qu’un important dispositif de police a été installé à l’intérieur et à l’extérieur des sièges de la mairie et de la daïra.

À Taghzout, la mairie demeure fermée pour le troisième jour consécutif

Dans la commune de Taghzout, sise à une dizaine de kilomètres au nord de la wilaya, les non-bénéficiaires ont maintenu, hier, leur action de protestation, notamment en bloquant le siège de leur mairie pour le troisième jour consécutif. Pour rappel, plusieurs dizaines de citoyens de cette commune ont contesté, lundi dernier, la liste des bénéficiaires de 150 logements sociaux affichée par les services de la commune. Ils ont aussi réclamé l’annulation de la liste, ainsi que l’installation d’une nouvelle commission d’attribution, qui sera chapeautée par le wali de Bouira, car selon-eux, ‘’les critères d’attribution des logements sociaux n’ont pas été respectés, surtout que la majorité des bénéficiaires possède de nouveaux dossiers ou des logements privés’’.

Oussama Khitouche

Partager