L’ignorance, la moisson de l’ancien

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S. Ait Hamouda

L’ignorance n’avance à rien, elle est anesthésiante, elle ne permet ni compréhension, ni sagesse, ni prospective, ni rien du tout. L’ignorance produit l’obscurantisme et elle fait de l’ignorant un savant par défaut. Il vous cite des versets, des sourates, des dits du prophète et les explique, à qui veux l’entendre, avec références et données. Mais il vous mène en bateau, et souvent il réussit par ses psalmodies en rengaines et ses retentissants rappels sans recourt. Il se croit au-dessus de tout et de tous et n’est pas sûr de se tromper, le moins du monde. Que le monde tient aux cornes d’un taureau, ou sur les épaules de l’Atlas. Que la terre est plate comme la paume d’une main, et qu’elle ne tourne pas du tout autour d’elle-même. La sphère qui n’est pas sphérique ne saurait être prise pour ce qu’elle n’est pas. Laissons ces considérations de côté et voyons le côté jardin de notre entourage et ce qu’il s’y passe de notable. À défaut d’y trouver ce qui nous intéresse, essayons d’y dégoter le minimum de connaissances qui nous permettent à la fois de comprendre ce qui préoccupe tant, sans nous infliger les items décousus et les interrogations d’un autour monde. Toutefois, la mesure et la démesure sont si proches que nous nous fourvoyons dans des suppositions tellement obsolètes au point de nous induire en erreur de ce qui fait notre vie ici bas et plus encore dans l’autre monde. Résumons les éléments de nos questionnements au strict nécessaire. “La connaissance s’élabore contre une connaissance antérieure”, écrivait Gaston Bachelard. N’est-ce pas une citation qui clos le débat que celle-ci et qui tienne la route par le bon bout ? Aussi pleines de recueillements que soient les prières et les suppliques, rien ne remplace les nouvelles acquisitions spirituelles conquises par soi-même. Nous ne saurons jamais apporter du neuf avec du vieux. La modernité exige le renouvellement constant des états d’esprit et partant, dépasser les idées obsolètes. Sans quoi, il n’y aura rien de nouveau sur le billard.

S. A. H.

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