Des filtres antipollution pour les carrières

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Les 33 gisements exploités à travers le territoire de la wilaya de Bouira sont à l’origine d’une pollution galopante, au vu des effets dévastateurs constatés dans l’environnement immédiat des sites.

Peut-t-on se passer de ces carrières ? «Assurément non», répond M. Benabed Mohamed, directeur de l’environnement de la wilaya de Bouira. «Il s’agit là d’une ressource locale, et nous devons soutenir le développement par la mise à disposition de ces matières extraites aux routes et aux constructions. Ces carrières ont un impact par des émissions atmosphériques, les poussières ont un impact sur le trafic routier avec les camions de gros tonnage qui sillonnent les routes, un autre effet négatif provient également des moyens utilisés pour extraire la roche avec les nuisances sonores. Notre objectif au niveau de la direction de l’environnement est de minimiser chaque impact. Des actions concrètes sont menées pour certaines carrières», explique M. Benabed. Ainsi, concernant les poussières, les exploitants des carrières doivent installer des systèmes d’abattage des poussières, en humidifiant les particules fines (le tapis roulant où se situent les trémies de concassage), la plupart des carrières disposent de ce dispositif qui consiste à verser de l’eau pour abattre les poussières. Toutefois, ce système devrait être changé à plus ou moins court terme, selon le directeur de l’environnement. «Maintenant, nous allons obliger les carrières à se doter de filtres antipollution. Le système est onéreux mais indispensable pour préserver l’environnement. Nous leurs avons demandé de le faire en les obligeant à se soumettre à la législation en matière de préservation de l’environnement. Cela sera désormais une obligation pour exercer. De même pour les poussières générées par le trafic routier, les exploitants des carrières doivent participer en aménageant les pistes menant vers leurs sites. Certains l’on fait, et cela va se généraliser par l’aménagement obligatoire des pistes d’accès vers les carrières. Par ailleurs, l’ensemble des carrières sont dotées de pont-bascule et doivent contrôler la pesée de chaque camion et ne plus surdimensionner le tonnage des engins en remplissant les bennes avec des volumes excessifs. Cette surcharge a un impact négatif sur l’état des routes, qui se dégradent rapidement. Maintenant, pour ce qui est des explosifs utilisés, un calcul est fait au préalable, et il se déroule sous contrôle effectué avec des plans de tirs établis par les ingénieurs de mines», révèle M. Benabed. Les ingénieurs des mines, chargés par la police minière, contrôlent les charges d’explosifs de par leur quantité et l’impact. Toutefois, à maintes reprises, on entend des détonations qui font trembler le sol à des kilomètres à la ronde. Ce qui prouve que les artificiers ont la main lourde. «Nous avons la commission des installations classées qui veille et qui procède à des contrôles réguliers au niveau des carrières, et le secteur de l’industrie possède la police des mines qui effectue les contrôles, et c’est elle qui examine les propositions des plans de tirs, qui valide et qui assiste à la manipulation des explosifs utilisés pour extraire la roche», déclare à ce propos le directeur de l’environnement, qui déplore le fait que le développement industriel suppose des impacts négatifs économiques, territoriales et bien évidemment environnementaux.

Hafidh Bessaoudi

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