Le Snateg menace de perturber la rentrée

Partager

Le bureau national du Syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz (Snateg) a rendu public, hier, un communiqué dans lequel il exige la réintégration des 46 cadres de cette formation syndicale «licenciés abusivement par le groupe Sonelgaz». Les syndicalistes soulignent dans leur déclaration : «Nous sollicitons les plus hautes autorités du pays à intervenir, pour la réintégration de nos 46 délégués syndicaux dans leurs postes de travail, et exhortons l’inspection générale du travail à mettre en œuvre la loi et activer le processus juridique relatif à la protection des délégués syndicaux dans les brefs délais possibles». Selon les rédacteurs du document, il y aurait «bon nombre d’exactions» constatées et les sanctions appliquées à l’encontre des syndicalistes et des travailleurs sont «illégitimes». «Le nombre de victimes d’abus disciplinaires par la Sonelgaz a atteint plus de 250 syndicalistes et adhérents, caractérisés par des congés forcés de 15 jours, et des rétrogradations d’un ou deux échelons, ainsi que des mutations d’office, atteignant les 70 kilomètres du lieu de résidence. «Ces sanctions ont laissé les syndicalistes licenciés, ainsi que les travailleurs, dans une situation de colère extrême (…)», lit-on encore dans le communiqué. Par ailleurs, le Syndicat national autonome des travailleurs de l’électricité et du gaz se dit «très capable de faire des protestations et d’organiser de grandes marches dans diverses wilayas». Sauf que leurs démarches, visant à obtenir des autorisations, ont toutes été rejetées par les autorités locales. Un cas de figure qui les conforte, selon les syndicalistes: «Ce qui nous fait présenter un cadre juridique favorable à user de nos droits de manifester sans préavis, sur le fait que ces dernières (autorités locales, ndlr) n’ont pas respecté la Constitution et la loi de la République qui garantissent le droit de manifester pacifiquement». Toutefois, les syndicalistes, soucieux de la situation actuelle en période estivale, estiment que «la raison principale de ne enclencher une grève nationale est due à la température très élevée en cette période, et par souci d’assurer et garantir, au simple citoyen consommateur d’électricité, la continuité du service, déjà perturbé dans plusieurs localités. Et si grève serait faite, personne n’évaluerait la catastrophe». Le Snateg se qualifie ainsi de «syndicat citoyen et responsable» et le fait de ne pas enclencher de grèves et de manifestations publiques est assimilé à «une lutte passive pour défendre les dirigeants syndicaux licenciés (…) Nous avons sacrifié nos luttes syndicales par patriotisme, afin de préserver notre sécurité énergétique dans notre pays, et en faveur des plus hautes autorités de la République, ainsi qu’en faveur du citoyen algérien que nous refusons qu’il soit victime de coupures d’électricité en raison de l’insouciance des responsables de la Sonelgaz», mentionne-t-on dans le communiqué. Ainsi, même si aucune action d’envergure n’est envisagée dans l’immédiat, la prochaine rentrée sociale semble être une échéance pour les syndicalistes qui menacent de recourir à des grèves nationales pour la réintégration des 46 syndicales. Par ailleurs les syndicalistes avisent de s’allier avec d’autres syndicats indépendants et la confédération syndicale pour, disent-ils, «ouvrir les portes du dialogue social et la protection du pouvoir d’achat du travailleur et le libre droit syndical en Algérie».

Hafidh Bessaoudi

Partager