Les ouvriers licenciés maintiennent la pression

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Depuis maintenant une dizaine de jours, tous les chantiers de la pénétrante vers l’autoroute Est-Ouest sont à l’arrêt. Pour cause, les travailleurs nationaux soutiennent leurs camarades qui ont été licenciés à la fin du mois d’août dernier. Ils sont plus de 150 employés, dont les contrats n’ont pas été renouvelés pour divers motifs dont celui de l’assiduité. Mais, les concernés ne l’entendent pas de la même oreille. «C’est un argument qui ne tient pas la route. Certains d’entre nous ont été embauchés depuis le lancement des travaux en 2014. Ce sont des licenciements abusifs. Ils veulent recruter des travailleurs turcs à notre place. Nous ne savons pas pourquoi les responsables algériens n’interviennent pas pour mettre fin à cette discrimination», nous répond, dépité, l’un des protestataires accosté devant la base de vie turque aux abords de la RN25 à quelques quatre kilomètres de la ville de Draâ El-Mizan. Depuis l’entame de cette action, c’est le même mot d’ordre qu’on voit transcrit sur des banderoles accrochées, non seulement devant cette base de vie mais aussi au niveau de tous les chantiers : «Tous unis contre les licenciements abusifs». Donc, à l’exception des Turcs, les autres travailleurs expriment leur solidarité avec ces pères de familles mis en chômage en ces temps de vaches maigres et au moment où il est quasiment impossible de dénicher un poste d’emploi ailleurs. «Nous fermerons les chantiers le temps qu’il faudra. Que cesse cette hogra! Même dans notre pays, nous n’avons pas le droit de gagner notre baguette de pain et celle de nos enfants », s’écrie un autre protestataire. Devant ce silence prolongé de tous les responsables sollicités pour dénouer cette situation, ces milliers de travailleurs comptent passer à une action d’envergure. «D’ici le début de la semaine, si nous ne serons pas écoutés, nous mènerons des actions spectaculaires. En tout cas, nous n’allons pas nous taire, parce que le travail est un droit constitutionnel. Quant aux mesures de représailles, via lesquelles ils nous menacent et intimident, elles ne nous feront pas reculer», diront les protestataires. Au rythme de ces grèves répétitives, et en raison des oppositions non encore levées, ce projet risquerait de prendre encore des années pour être achevé. Il est à rappeler que cet axe autoroutier de 48 kilomètres, qui devrait être livré en 2018, butte encore à de nombreuses entraves. Le rapprochement de la wilaya de Tizi-Ouzou à l’autoroute Est-Ouest du côté de Djebahia (Bouira) ne serait pas pour demain.

Amar Ouramdane

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