Plus de trois millions d’analphabètes recensés

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Même si le taux d’analphabètes a connu une nette baisse, il n’en demeure pas moins qu’aujourd’hui, plus de trois millions de personnes demeurent sans éléments rudimentaires de notions d’écriture et de lecture. Le chiffre a été révélé, hier, par M. Kamel Kherbouche, directeur général de l’Office national d’alphabétisation et d’enseignement pour adultes (ONAEA), lors du lancement de l’année scolaire au niveau de l’antenne de Bouira. Ainsi, 3 305 727 analphabètes ont été recensés en Algérie, soit un taux de 10,16% de la population. Hier matin, le wali de Bouira, M. Limani, accompagné d’une délégation de l’ONAEA, a procédé au coup d’envoi de l’année scolaire 2017-2018. Cela a été l’occasion pour le directeur de l’éducation de la wilaya d’exposer les chiffres de son secteur, en mettant en exergue les réalisations des infrastructures de base depuis une quinzaine d’années. Le DG de l’ONAEA qui lui succèdera à la tribune, remerciera les présents et insistera sur le fait que le taux d’analphabètes est en baisse constante depuis 2008 et cela, grâce aux efforts consentis par l’Etat. Pour cette année, 480 000 apprenants suivent des cours dans les différents centres et annexes de l’ONAEA, ce qui nécessite un encadrement de 18 225 enseignants. Pour l’enseignement de tamazight, qui a débuté timidement l’année dernière au niveau des centres et annexes de cette institution, il est souligné que pour cette année, 24 wilayas sont concernées par l’apprentissage de cette langue au profit de 1 469 inscrits. C’est d’ailleurs le 7 octobre prochain, à partir de la wilaya d’Oran, que sera donné le coup d’envoi de la généralisation de tamazight qui se fera de manière progressive à travers tout le territoire national. Au niveau de la wilaya de Bouira, et selon les statistiques de 2008, il y avait été recensé 130 073 analphabètes, soit un taux de 22,4% de la population. De 2008 à 2017, 63 043 personnes ont pu bénéficier de cette scolarité particulière, ce qui a réduit le nombre d’analphabètes à Bouira à 67 039, soit un taux de 9,99%. Un taux inférieur à la moyenne nationale qui est de l’ordre de 10,16%. Lors de son intervention, M. Mustapha Limani a tenu à rendre un vibrant hommage aux enseignants et enseignantes chargés d’instruire cette frange de la population. «C’est une fierté pour la nation et vos efforts ne manqueront pas de se répercuter positivement pour un large développement de la société», s’est enthousiasmé le wali. Mme Aicha Barki, présidente de l’association Iqraa, est également intervenue pour remercier le wali qui a honoré de sa présence le coup d’envoi de cette rentrée scolaire. Cela a été l’occasion de remettre des présents à certaines apprenantes, dont la doyenne de ce centre qui étudie de manière assidue. Agée de 82 ans, cette femme originaire d’Ain Bessem, émue de se voir ainsi récompensée, a rapidement gagné la délégation officielle qui l’a chaleureusement félicité. Enfin, les hôtes de Bouira ainsi que le premier magistrat de la wilaya ont assisté à un cours inaugural, en arabe et en Tamazight, portant sur la préservation de l’environnement avant de visiter des ateliers de confection de couture et de gâteaux. C’est à pied, et à travers les rues de Bouira, que la délégation a quitté le centre de l’ONAEA pour rejoindre le siège de la wilaya. À noter que le secrétaire général du Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA), qui était programmé pour prendre part à cet événement, n’a pas pu assister à ce coup d’envoi pour des obligations de dernières minutes.

Hafidh Bessaoudi

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