L’hypertension et le risque d’AVC, parlons-en…

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La Journée nationale sur les maladies émergentes en Algérie a été ouverte avant-hier, au campus d’Aboudaou de l’université de Abderrahmane Mira.

La manifestation est organisée par la Société algérienne de médecine générale. Dans son allocution d’ouverture, le président de l’APW dira qu’il faudra considérer le secteur médical comme un «entonnoir», d’où passent l’ensemble des problèmes des autres secteurs. Toutefois, Ali Rabahi se targuera d’avoir, avec ses pairs à l’APW, redoublé d’efforts pour développer et faire avancer ce secteur au niveau de la wilaya de Béjaïa. De son côté, le secrétaire général de la wilaya soulignera «les énormes efforts financiers consentis par les pouvoirs publics pour réaliser des infrastructures, bien qu’il persiste encore quelques insuffisances». En mettant en avant «les compétences des praticiens algériens, qui n’ont rien à envier aux étrangers», le représentant du wali dira que, contrairement au fameux adage qui dit que quand le bâtiment va, tout va, c’est quand la santé va que tout va. Le recteur de l’université, le président national de la SAMG et le vice-doyen de la faculté de médecine de l’université Abderrahmane Mira de Béjaïa ont, tour à tour, pris la parole, dans le cadre de l’ouverture solennelle de cette rencontre scientifique. Bien qu’il y ait eu 24 conférences en une seule journée, et la présence de l’ensemble des communicants programmés, hormis deux qui avaient des empêchements majeurs, à savoir Dr Hameg, du CHU de Tizi-Ouzou, et le professeur Nehal, du CHU de Rouïba, l’attention a été attirée par les communications relatives à des maladies de l’heure, à savoir le diabète et la tension artérielle, qui ont fait une rentrée fracassante depuis quelques années. En développant le thème de l’hypertension artérielle avec le diabète, le professeur Bouali, chef de service de médecine interne au CHU de Béjaïa et vice-doyen de la faculté de médecine de l’université de la même wilaya, commencera par se poser trois questions essentielles, auxquelles il tentera de répondre. L’association de l’hypertension avec le diabète est-elle fréquente, grave et fatale ? Pour l’orateur, il est constaté une augmentation, dans 60 % à 80 % des cas, de l’hypertension chez les diabétiques, de même que les hypertendus sont à 50 % diabétiques. Il dira que l’hypertension et le diabète «sont un couple uni, malheureusement, pour le pire». Il donnera plus de précisons en parlant du syndrome métabolique, et en déclarant qu’il n’y a pas lieu de cibler uniquement les obèses, du moment que tout le monde peut être concerné. Il dissertera également autour des risques d’AVC chez les sujets hypertendus, de la micro-albuminurie, des facteurs de risque modifiables, de l’observance du traitement et, enfin, de l’approche thérapeutique en présentant des données physiopathologiques. Lui succédant, Dr Louni, néphrologue à l’hôpital de Thénia (Boumerdès), développera l’hypertension en association avec le rein. Pour l’orateur, en parlant de la nephro-protection en cours des maladies vasculaires, il y a lieu de signaler, tout d’abord, qu’il y a eu un sursaut scientifique dans le domaine durant ces vingt dernières années. Cette maladie causale part d’une réduction néphrotique jusqu’à la destruction rénale. Il s’étalera dans l’explication scientifique des causes qui peuvent amener à cette destruction et dont le diabète est en pole position. Il présentera un schéma évolutif des néphropathies, du tissu lésé à l’insuffisance rénale. Dans ce genre de situation, dira l’orateur, le rôle du médecin traitant de la néphro-protection est déterminant. Il conseillera, toutefois, de passer par des stratégies de soins au lieu de recourir systématiquement à la dialyse. Dans la même séance thématique du diabète en relation avec le rein et l’hypertension artérielle, le professeur Hammouche, professeur en néphrologie au CHU de Bab El Oued, parlera de la relation du diabète avec le rein. Une progression exponentielle est constatée et des études prévoient l’atteinte, à l’an 2025, du chiffre de 350 millions de diabétiques dans le monde. Alors qu’auparavant, soulignera le professeur Hammouche, il fallait dépasser la soixantaine pour avoir le diabète, aujourd’hui, cette pathologie touche des gens âgés entre 20 et 40 ans, et «catastrophiquement», les personnes âgées entre 40 et 60 ans. Une vingtaine d’autres docteurs et professeurs, venus d’une dizaine de wilayas du pays, ont pris le micro pour développer autant de thèmes en relation avec ces maladies émergentes en Algérie. C’est la raison pour laquelle cette rencontre a eu lieu, soulignera Docteur Khalef, du collège de Béjaïa de la société algérienne de médecine générale, que nous avons approché. «Le but est de spécialiser la médecine générale. Si aujourd’hui, des formations de toutes les spécialités médicales sont dispensées, il doit être de même pour la médecine générale, qui devrait beaucoup plus se spécialiser dans ce qu’on appelle le médecin de famille. Celui-ci devient psychologue et polyvalent dans les soins et doit comprendre, également, la situation sociale de son patient», ajoute notre interlocuteur. D’ailleurs pour ce dernier, l’Algérie est un pays qui est dans une situation de «transition épidémiologique et confrontée à deux problèmes». Celui de sa propre culture culinaire ancestrale et celle des pays européens, dite restauration rapide. Ce qui se répercute par la multiplication de nouvelles maladies qu’on appelle maladies émergentes.

A Gana.

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