Le CW21 et la carrière d’agrégats bloqués

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Les villageois de Fraksa, dans la commune d’Oued El Berdi, au sud de la wilaya de Bouira, sont revenus, hier, à la charge, en fermant les chemins de wilaya n° 21 et celui menant à la carrière d’agrégats. Par cette action, ils protestent contre «les répercussions désastreuses de cette unité sur la santé de la population et l’environnement». L’on apprend, aussi, auprès des protestataires que les pères de familles ont préféré laisser leurs enfants à la maison plutôt que de les envoyer rejoindre les bancs du primaire et du collège, en signe de mécontentement. À travers cette action donc, la deuxième en l’espace d’une semaine, les villageois de Fraksa réclament, purement et simplement, la délocalisation de la carrière d’agrégats. Une carrière, déplorent-ils, «qui empoisonne notre vie depuis maintenant près de dix ans à cause des multiples nuisances qu’elle occasionne». Selon les villageois, cette unité engendre «une pollution énorme qui a impacté l’agriculture». «Des dizaines d’oliviers sont morts à cause de la poussière et actuellement plus de 1 000 ruches d’abeilles sont menacées. Pire encore, il y a des agriculteurs qui ont carrément abandonné le travail de la terre», témoigne un villageois. Ce dernier parle aussi de répercussions sur la santé publique et cite l’atteinte de certaines personnes d’asthme et d’allergies à cause de la pollution générée par l’unité en question. Les mêmes villageois indiquent qu’en raison du fonctionnement h24 de l’unité et des nuisances sonores, il est impossible de trouver un peu de calme chez eux. «La quiétude est troublée à cause de la détonation des explosifs, des machines et surtout du passage incessant de centaines de camions», se plaint-on. Évoquant le problème du passage des poids lourds, nos interlocuteurs affirment que l’accès leur a été interdit pendant un bout de temps, avant que les plaques interdisant leur passage ne soient enlevées, il y a quelque temps par les autorités communales et les services de sécurité. Selon eux, la décision émanerait du wali de Bouira. Pour les villageois, ces camions sont source de problèmes, car en, plus de dégrader la route, ils constituent un danger pour les villageois, notamment les écoliers. «Par le passé, les camions ont été à l’origine du décès de deux villageois», fait savoir un de nos interlocuteurs. Pour en finir avec les problèmes causés par la carrière, les villageois préconisent soit la délocalisation de l’unité, soit leur indemnisation pour aller habiter ailleurs. «Nous sommes prêts à quitter le village si l’on indemnise nos biens, car la vie devient de plus en plus insupportable», soutient un jeune villageois. Il faut signaler qu’à l’heure où nous rédigeons ce papier, les villageois n’ont pas quitté les lieux de la protestation. Les routes demeuraient, donc, fermées à la circulation. Les protestataires exigent la venue du wali, pour lui exposer leurs doléances et «qu’il voit de lui-même cette situation d’infernale», tonnent-ils.

D. M.

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