La colère des médecins

Partager

Le personnel médical de l’hôpital Mohamed Boudiaf de Bouira a protesté, hier, dénonçant «la dégradation des conditions de travail et le manque de moyens et d’effectifs».

Les médecins généralistes et spécialistes exerçant à l’hôpital Mohammed Boudiaf de Bouira ont en effet observé, hier matin, un arrêt de travail de deux heures (de 10h à 12h), ponctué d’un sit-in de protestation devant la direction de l’hôpital. Les médecins protestataires ont dénoncé la «dégradation» des rapports de travail, entre eux et la direction qui, selon eux, «refuse» d’étudier leurs doléances et revendications, notamment celles liées à l’amélioration de leurs conditions de travail. Selon Dr Ameziane Farida, porte-parole des protestataires, les médecins de l’hôpital de Bouira sont quotidiennement confrontés à des problèmes qui pénalisent le fonctionnement des services médicaux. Dr Ameziane parlera de manque de moyens et de médicaments et de l’insécurité qui règne, particulièrement au niveau des urgences : «Nous refusons d’être des boucs émissaires. Si la qualité de la prise en charge des patients se dégrade d’année en année, ce n’est pas de la faute des médecins ou des staffs médicaux. L’administration doit remettre en question son modèle de gestion, notamment concernant l’approvisionnement en médicaments. Nous ne voulons plus être obligés, à chaque fois, d’orienter les patients à l’extérieur de l’hôpital, pour des soins complémentaire ou des traitements qui devraient se faire au sein même de l’hôpital !», dira-t-elle. Notre interlocutrice chargera par ailleurs le directeur de l’hôpital qui, selon elle, n’a jamais daigné répondre aux sollicitations et aux revendications des médecins : «Le directeur a fermé toutes les portes du dialogue. A chaque fois qu’on le sollicite pour un problème, il refuse de répondre. Nos nombreuses lettres et doléances sont restées lettres mortes. Pour nous, il s’agit d’un mépris à notre égard. Nous ne pouvons plus travailler dans ces conditions !», a-t-elle martelé. Contacté, le directeur de l’hôpital, M. Djamal Boutmeur, a balayé d’un revers de main les accusations des médecins, affirmant qu’il a toujours «favorisé le dialogue avec l’ensemble des corps de l’hôpital». Il assurera même «avoir reçu, avant-hier, les médecins protestataires qui lui ont exposé leurs doléances». Concernant, le manque de médicaments, M. Boutemeur a assuré que l’hôpital dispose d’un budget de 38 milliards rien que pour l’acquisition des médicaments : «Si certains médicaments ou traitements ne sont pas disponibles au niveau de la pharmacie centrale des hôpitaux, nous essayons de les acquérir sur le marché national. Il y a sûrement des manques, mais je vous assure que les prescriptions des médecins sont presque toutes disponibles au niveau de notre hôpital», a affirmé le même responsable, avant de s’interroger : «S’il n’y a pas de médicaments, comment l’hôpital de Bouira fonctionne-t-il alors ? Je comprends néanmoins certaines revendications qui sont légitimes, comme le problème d’insécurité au niveau du pavillon des urgences», a-t-il concédé.

Oussama K.

Partager