Accueil National Le FFS remonte, le RCD et le FLN en recul

Tizi-Ouzou - Le taux de participation a atteint les 43,75%

Le FFS remonte, le RCD et le FLN en recul

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Le FFS qui s’adjuge le tiers des communes de la wilaya de Tizi-Ouzou, réalise, néanmoins, un score en demi-teinte. Son rival historique, le RCD, bien qu’il ait glané le plus grand nombre d’élus, a fait une chute en piqué. Le MPA et le RND marquent, eux, une avancée, puisqu’ils améliorent leurs scores en nombre d’APC gagnées comparativement à 2012.

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Les résultats des élections locales d’avant-hier semblent avoir gravé les contours d’une nouvelle carte politique qui se dessine allégrement pour la wilaya de Tizi-Ouzou. Bien qu’ils restent en haut du podium, les trois partis politiques qui se partageaient le gros des électeurs, à savoir le FFS, le RCD et le FLN, ont été sérieusement secoués au sortir des urnes. Bien qu’il reprend l’ascendant en remportant 22 communes sur les 67, et conserve l’APW où il siègera confortablement avec ses 20 élus, le FFS gagne mais sans panache. Certes, avec 21 élus de plus comparativement aux élections de 2012, le FFS continue de trainer l’handicap devant son rival, le RCD qui, bien que ce dernier ait perdu 12 élus sur les APC et l’APW, il lui prend l’ascendant avec trois élus de plus. La grande chute du RCD est sans conteste celle d’avoir perdu plusieurs communes après un trône qui aura duré deux mandats, mais aussi, l’historique évincement de ce parti de sa maison mère, Aghribs au profit du FFS, après 27 ans de règne sans partage. La débandade du RCD est celle qu’il vient de vivre également au chef-lieu de wilaya, puisqu’il est quasiment effacé avec ses 3 sièges qu’il obtient aux forceps après qu’il eut été majoritaire en 2012. Son divorce avec le maire, Ouahab Aït Manguellet, lui est fatal, puisque ce dernier a réalisé une véritable razzia à l’APC de Tizi-Ouzou, emportant 15 sièges sur les 33, pour ne laisser le FFS se positionner en deuxième position qu’avec 6 sièges. L’autre parti à s’être mordu les doigts est sans conteste le FLN qui, en plus d’avoir perdu certaines communes, s’est vu déloger par le MPA qui lui prend «son» APC bien aimée, celle de Sidi Naâmane, dans la daïra de Draâ Ben Khedda. La symbolique de cette commune réside dans le fait qu’elle a été toujours le réservoir électoral du mouhafedh et néanmoins, trois fois député, Saïd Lakhdari. Les troubles fêtes sont ces listes indépendantes qui prennent les commandes de neuf communes extirpées du FFS et du RCD. D’ailleurs, les meneurs de ces listes se comptent parmi les transfuges de ces deux partis.

Le RND et le MPA doublent leurs municipalités

Avec 18 APC gagnées et 14 sièges à l’APW, le parti de Mohcine Belabbas totalise 297 élus contre 294 pour le FFS qui trône sur 22 mairies et l’APW qu’il conquière confortablement. Si le premier se voit dépouiller en nombre de maire et le second prendre sa revanche, il convient plutôt de s’intéresser à la formation d’Amara Benyounès qui réalise une poussée de deux nouvelles APC puisque le parti évince le FLN à Sidi Naâmane, le RCD à Aït-Chaffa et Aït Aggouacha et conserve Aïn El-Hammam. Néanmoins, le MPA se laisse filer 5 élus comparativement à 2012 au moment où d’aucuns s’attendaient au contraire, surtout qu’il a tenu la dragée haute au RND à Aït Yahia Moussa où il siège désormais avec 4 élus contre 5 pour le parti d’Ouyahia. Qu’à cela ne tienne, la perte de l’APC de Mâatkas pour le MPA est compensée par deux nouvelles localités. Idem pour le RND qui, malgré avoir perdu 2 élus, il réussit à gagner quatre nouvelles APC et égaler ainsi son frère ennemi, le FLN, avec 6 communes chacun. La surprise de cette élection est venue des partis à sigle islamistes qui réalisent une percée inouïe. Certes, l’Alliance TAJ qui prend la commune d’Aït-Aïssi, dans la daïra de Béni Douala, n’a servi que de couverture puisqu’elle a parrainé un ancien élu du FFS, la formation d’Amar Ghoul fait désormais parler d’elle dans la wilaya de Tizi-Ouzou dans laquelle elle totalise 39 élus contre zéro en 2012. Le HMS aussi qui, même s’il ne prend aucune APC, il comptabilise 9 élus contre 4 en 2012. Pour le PT, sa prise à l’APC de Boghni signe le début d’un ancrage à ne pas sous estimer, bien qu’il soit représenté à l’APN pour la seconde fois de suite. Le parti de Louiza Henoun totalise 19 élus dans les APC contre 18 en 2012.

Tizi-Ouzou s’offre à Aït Menguellet, l’indépendant

À s’attarder sur les résultats partiels de cette élection, il parait clair que la hausse du taux de participation qui atteint ainsi les 43,75% pour les APC et 37,63 pour l’APW, les partis politiques se targuant, par le passé, de leur emprise sur les électeurs de la wilaya, ont reçu jeudi une charge de secousse. Un avertissement en somme qui renvoi à la plus simple des lectures sociologique, et non pas politique : les citoyens de Tizi-Ouzou ne votent plus par amour plus qu’ils ne le font désormais avec amour à leur localité, faisant passer l’intérêt de la collectivité avant l’intérêt partisan. L’illustration vient surtout de la commune du chef-lieu de wilaya, où la très forte mobilisation des électeurs pour maintenir le maire sortant à sa place, a produit un effet de déferlante «Aït Manguelett» à tel point que ce dernier s’est vu offrir pas moins de 15 sièges sur les 33. L’enchevêtrement des statistiques qui font ressortir des perdants-gagnants, et hissent les sigles des partis islamistes dans un terrain qui leur est toujours défavorable, ont fait de cette élection une sorte de panaché sans panache!

Mohand-Arezki Temmar

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