«Un projet de loi organique sera proposé à l’APN en 2018»

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Le président du Mouvement populaire algérien (MPA), Amara Benyounès, a averti, depuis Mostaganem, lors des travaux du Conseil national ordinaire du parti, contre l’instrumentalisation de tamazight à des fins politiciennes.

S’exprimant sur cette question, devant un parterre de journalistes et des membres de sa formation politique, Amara Benyounès s’est, en outre, dit serein vu qu’il n’a pas voté contre cet amendement. se voulant rassurant, il dira : «Tamazight est à l’abri et en sécurité dans la Constitution, personne ne pourra l’atteindre ni atteindre la stabilité du pays». Il a ensuite mis en garde contre ceux qui «aiment pécher en eaux troubles». Le chef du MPA, ayant été lui-même un acteur du mouvement berbère, reconnaîtra n’avoir jamais pensé qu’un jour Tamazight serait consacrée langue nationale et officielle. Il appellera les jeunes de la Kabylie au calme et à ne pas tomber dans le piège de la désinformation, tout en considérant que les marches qu’à connues la Kabylie ces derniers temps «est un signe de bonne santé et une preuve de l’existence de la démocratie dans ce pays». Il a indiqué qu’en 2018 un projet de loi organique sera soumis aux parlementaires dans l’optique de créer l’Académie berbère qui se chargera «exclusivement» de la promotion de la langue amazighe. Revenant sur les élections locales du 23 novembre dernier, le président du MPA a affirmé qu’elles furent un véritable «exercice démocratique qui s’est déroulé relativement dans de bonnes conditions». Elles serviront, selon lui, à préparer les présidentielles de 2019. Concernant cette échéance, il a invité le gouvernement à la bonne gestion de cette période, appelant les futurs candidats à «proposer des solutions économiques et des réformes profondes et audacieuses», pour sortir le pays de la crise induite par la chute drastique des prix du pétrole. Dans le même sillage, il a appelé les partis politiques à se regrouper, afin de former des «courants politiques», comme c’est le cas dans le monde entier, «deux courants : l’un démocratique progressiste et l’autre conservateur». Une telle démarche, pour le premier responsable du MPA, ne peut que consacrer davantage l’exercice démocratique. Evoquant la composante actuelle de la scène politique algérienne, Benyounès a exprimé son mécontentement quant à la répartition : démocrates, islamistes, nationalistes. Il dénoncera «le monopole des composantes identitaires et des constantes nationales», expliquant que «l’islam et le nationalisme ne peuvent être monopolisés par tel ou tel parti, car ils appartiennent à toute l’Algérie». De même pour la démocratie, qui «ne peut être exclusive à tel ou tel parti». Dans un autre sillage, et sur la question palestinienne, il a dénoncé «énergiquement» au nom de son parti, la décision de Trump, qui restera toutefois, selon lui «isolée» vu que les autres dirigeants occidentaux, notamment européens, ne partagent pas sa position. Pour le responsable du MPA, «la fragilité du monde arabe est derrière la décision osée prise par Trump». Pour illustrer ses propos, il évoquera ce qui se passe entre l’Arabie Saoudite et le Qatar et la situation au Yémen et en Syrie. Sur le plan économique, l’ex-ministre de Commerce a rappelé qu’il était l’instigateur de la loi concernant les licences d’importations, précisant que celle-ci «est une exception et ne doit pas faire la règle». Lui-même doctorant en économie, Benyounès prônera «l’ouverture économique sur le marché international», estimant que «le socialisme est révolu et ne pourra plus être appliqué en Algérie vu qu’il a échoué dans le monde entier».

K. H.

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