Les résidents de la cité Trèfle s’insurgent

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Le collectif des propriétaires de logements de la résidence Le trèfle, sise à Smina bas, dans le quartier d’Aamriw, au chef-lieu de la wilaya de Béjaïa, ont saisi toutes les autorités compétentes pour dénoncer les agissements du promoteur.

Ce dernier, qui leur a vendu ces logements, serait, selon ces propriétaires, en train de s’accaparer des parties communes pour y réaliser d’autres logements. Dans leurs différentes missives, les protestataires reprochent à celui-ci d’être «l’auteur d’une tromperie ayant pour victimes et l’administration et eux-mêmes qui voient leurs droits violés et détournés.» Flouée, l’administration a délivré, dans le cadre de la loi 08/15, un permis d’achèvement de ce projet de promotion immobilière alors que la même administration a délivré à ce même projet, il y a onze années de cela, un certificat de conformité, soulignent les rédacteurs de ces lettres de réclamations. Ils enchaînent en déclarant que «le promoteur a poussé le bouchon très loin en réalisant, présentement, des extensions extramuros, s’accaparant des parties communes des résidents, lesquelles font partie des tantièmes de chaque propriétaire.» Il aurait, selon les contestataires, fait en 2015 une première tentative qui lui avait valu une verbalisation de la part des services de la commune qui ont ordonné l’arrêt des travaux. Il récidivera en engageant une procédure de mise en conformité des constructions à la faveur de la loi 08/15 mais il a, encore, été débusqué et débouté par la commission de daïra qui a rejeté le dossier revêtu d’un avis défavorable. Mais, contre toute attente, souligneront les rédacteurs, la commission de recours de wilaya a approuvé sa demande de mise en conformité. C’est, ainsi, qu’il obtiendra son permis de construire en juillet 2017, «alors que les travaux entrepris par ce promoteur portent sur la transformation des locaux commerciaux du RDC en logements, en faisant une extension sur les parties communes (parkings et aire de jeux pour enfants) des résidents qui ont acheté sur plans depuis 2002 et 2003 et obtenu des titres et livrets fonciers depuis 2008 et 2009.» En un mot, ils dénoncent le fait que le promoteur utilise un permis ayant un intitulé portant achèvement des 38 logements alors qu’en réalité, il réalise 9 autres logements, ce qui change les conditions et les engagements envers les propriétaires résidents depuis plus de onze années. Depuis l’entame de la démarche de contestation des résidents, les réponses des pouvoirs publics se résument à une correspondance signée par le secrétaire général de la wilaya et datée du 16 janvier de l’année en cours, dans laquelle il est rappelé qu’une commission avait effectué une mission d’inspection et que le dossier déposé par le bureau d’études et le promoteur, dans le cadre de la loi 08/15, n’était pas éligible à la dite loi mais qu’il a été suivi d’une décision portant un avis favorable délivrée par celle-ci. L’autre correspondance est la mise en demeure adressée par le président de l’APC de Béjaïa en date du 7 janvier 2018, laquelle fait référence au passage de la commission mixte qui a constaté l’incommodité des espaces de vie créés et des travaux effectués pour lesquels il a été exigé l’arrêt dès réception de la mise en demeure et ce jusqu’à nouvel ordre. Entretemps, les résidents de cette cité ne cessent de multiplier les rencontres et les démarches pour faire annuler le permis et récupérer leurs espaces communs. D’ailleurs, hier après-midi, ils ont tenu une énième assemblée générale.

A. Gana

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