Deux centres de formation aux automatismes en Kabylie

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La coopération algéro-française, dans la cadre des partenariats économique et de formation professionnelle dans la wilaya de Tizi-Ouzou, était au centre de débats, hier à la Maison de la culture Mouloud Mammeri, lors d’une conférence organisée par l’association française Touiza Solidarité, regroupant les directions de wilaya et les opérateurs économiques.

«La conférence vise à encourager la coopération entre les acteurs économiques algériens et français, afin de travailler ensemble pour la valorisation et la mise à profit des riches potentialités humaines et matérielles que recèle la wilaya et apporter des solutions aux entreprises pour les aider à se développer», a indiqué M. Belaki, directeur de l’Industrie et des mines de la wilaya, dans son intervention. “L’investissement à Tizi-Ouzou a créé 158 projets, d’un montant dépassant 340 milliards de dinars, générant 22 000 emplois”, fera savoir le responsable reprenant les chiffre de l’ANDI. Les projets en question sont à 85% dans l’industrie. Le responsable a exposé à l’assistance les atouts que recèle la wilaya de Tizi-Ouzou et qui favorisent l’investissement. Il évoquera, entre autres, les 16 zones d’activités, la zone industrielle, les 7 ZET, les deux ports, la pénétrante et la ligne ferroviaire. Aussi, 34 000 PME, activent dans la wilaya. Ces atouts devraient, selon lui, contribuer à la promotion de l’activité industrielle et rendre Tizi-Ouzou plus attractive. Reste, dira-t-il dans ce sens, à créer la synergie de la coopération et situer les besoins en vue d’un séminaire qui va détecter les opportunités de ce partenariat. Dans le cadre de la préparation de ce séminaire, une analyse a été réalisée à partir des fiches techniques, où ont été relevés les besoins de ces entreprises ainsi que leur volonté d’ouverture et d’extension de leurs activités. S’agissant de la coopération avec la France, 52% des entreprises interrogées ont déjà travaillé avec l’Hexagone, et plus de 80% affichent leur disponibilité à une éventuelle coopération. Les motifs évoqués pour justifier ce besoin sont souvent les opérations d’assistance technique et la formation (maintenances) à 59%, puis le développement de produit 29%, expliquera le responsable. 58% des entreprises interrogées ont émis le souhait d’exporter vers la France.

«Un autre centre à Sidi Aïch»

M. Jean-Louis Levet, haut responsable à la coopération industrielle et technologique franco-algérienne, a insisté sur la nécessité de développer la relation économique entre l’Algérie et la France et, ainsi, passer de la relation purement commerciale à une relation de coopération. Cette relation est favorisée, selon lui, par plusieurs paramètres dont la situation géographique des deux pays, qui permet d’agir côte à côte. La relation humaine et les enjeux communs face à une mondialisation et la mutation technologique, imposent ce besoin de travailler ensemble, expliquera-t-il. En plus des enjeux géostratégiques, la France Euro-méditerranéenne et l’Algérie Afro-méditerranéenne constituent, selon lui, un duo unique au monde qui permettra de réaliser les intérêts communs, en mettant en avant les compétences des deux côtés de la Méditerranée dans différents domaines. Le responsable met en exergue la nécessité et le besoin d’accélérer la mutation de la relation entre les deux pays. Pour parvenir à ce résultat, il est primordial, à ce stade, d’aller vers un nouveau mode de pensée et d’action. Se basant sur la confiance et s’inscrivant dans la durée (à long terme), ce paramètre, estime M. Levet, implique de faire des prospectives et une évaluation à long terme. La France doit entreprendre la démarche qui consiste à comprendre les besoins et les compétences des Algériens. Le nouveau mode d’action va vers la favorisation de l’action commune et la définition des priorités, expliquera-t-il, dans un premier lieu la formation, puis spécifier les déterminants de la compétitivité économique. M. Levet pense que la priorité est de trouver les mécanismes de développer une démarche de qualité et des partenariats productifs entre les entreprises algériennes et françaises «d’exemplarité et non quantitative», affirme-t-il. Il fera savoir dans ce contexte que l’entreprise française Schneider, en coopération avec le groupe ELEC, va créer des centres d’excellence de formation aux étudiants, dans le cadre d’un accord tripartite entre le ministère algérien de la Formation professionnel et le ministère français de l’Enseignement supérieur, ainsi que de l’opérateur français qui met à disposition son matériel et sa plateforme technique. Sur les trois prévus, un sera à Tizi-Ouzou et l’autre à Sidi Aïch dans le domaine des automatismes industriels. Viser l’excellence, travailler d’égal à égal et avoir une compétitivité par l’innovation sont les objectifs du partenariat à l’avenir. L’entreprise OXO, de son côté, prévoit d’ouvrir un site dans la wilaya de Tizi-Ouzou prochainement, a-t-il annoncé.

Kamela Haddoum.

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