«Toutes les mesures pour rattraper le retard»

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La grève illimitée enclenchée par le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE) a engendré la radiation de 581 enseignants grévistes.

«Jusque-là 581 enseignants grévistes ont été radiés», a confirmé la ministre de l’Éducation nationale, Mme Nouria Benghabrit, dans un entretien accordé au quotidien El-Watan. La ministre a fait savoir que «des deuxièmes mises en demeure vont être adressées aux autres enseignants en situation d’abandon de poste, après que nous leur avons communiqué, par voie d’huissier, l’arrêt de justice décrétant illégale cette grève». Évoquant le taux de suivi de ce mouvement de grève, Mme Benghabrit a indiqué que «celui-ci est faible», soulignant qu’«il était à 5,82% le 30 janvier 2018, il est aujourd’hui de 4,51%». «Même si le taux était de 1%, cela nous interpellerait, car cela voudrait dire que quelque part il y a des élèves qui sont privés d’enseignement. Et cela porte atteinte au principe d’équité qui est au cœur de la politique éducative nationale», a expliqué la ministre. Tout en indiquant que le droit à la grève est «un droit constitutionnel que nous respectons», la ministre a souligné : «Notre position a été confortée par la justice qui a statué et qualifié d’illégale la grève du CNAPESTE». Selon elle, «la règle de droit et les arrêts de justice doivent être respectés». Néanmoins, poursuit la ministre, la grève, notamment dans le secteur stratégique de l’Éducation nationale, doit être l’ultime recours et ne doit pas s’inscrire dans la durée. Toutefois, la première responsable du secteur a réitéré sa disposition à recevoir les représentants du CNAPESTE, à condition que ces derniers cessent leur grève «illégale». Dressant un bilan des grèves qui perturbent le secteur, de manière récurrente et cyclique depuis des années, Nouria Benghabrit précise que «les analyses faites au niveau du ministère ont révélé que, sur une dizaine d’années, équivalentes à la durée de vie d’une cohorte d’élèves, deux années d’apprentissage ont, jusque-là été perdues. Il s’agit, aujourd’hui, d’arrêter une telle érosion des apprentissages». Néanmoins, la ministre a tenu à rassurer que toutes les ressources disponibles seront mobilisées pour rattraper le retard accusé dans les enseignements. «Toutes les mesures ont été prises au niveau pédagogique par l’adaptation des emplois du temps, la révision des progressions pour mieux réguler les programmes d’enseignement en fonction du temps perdu, le suivi des remplaçants dans la classe et leur accompagnement par la formation dans le cadre de regroupements, mobilisation de certains retraités», a encore indiqué la ministre.

L. O. CH

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