La protesta des étudiants de l’ISTAPS continue

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En grève illimitée depuis le 25 novembre 2017, les étudiants de l’institut des sciences et techniques des activités physiques et sportives (ISTAPS) de l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira ont décidé de radicaliser leur mouvement. Ainsi, les étudiants grévistes sont montés au créneau, hier, en bloquant l’accès du nouveau pôle universitaire de Bouira. Dès 8 heures, ces étudiants ont bloqué les trois accès du pôle universitaire et ont empêché les étudiants d’autres départements de rejoindre leurs classes. Seuls les employés ont été autorisés à accéder à l’intérieur. La pédagogie a été, donc, interrompue même pour les autres facultés. Pour justifier leur action, les étudiants de l’ISTAPS avancent ce qu’ils ont qualifié de «sourde oreille» des responsables des trois ministères, de l’Enseignement supérieur, de l’Éducation nationale et de la Jeunesse et des sports, qui continuent, selon-eux, «d’ignorer leurs revendications légitimes». Pour rappel, les étudiants des 23 instituts ISTAPS à l’échelle nationale ont entamé un mouvement de grève illimitée, pour réclamer l’ouverture de postes budgétaires pour l’enseignement de l’éducation physique au niveau des écoles primaires. Ces derniers ont tenu à dénoncer la récente réforme opérée par le ministère de l’Éducation nationale, visant à supprimer l’ensemble des postes budgétaires au niveau du cycle primaire et de remplacer les séances de sport par de simples exercices physiques assurés par les enseignants d’autres matières : «Notre revendication date de l’année dernière au cours de laquelle cette réforme a été appliquée. La ministre de l’Éducation nationale a tout simplement supprimé tous les postes budgétaires d’éducation physique du cycle primaire. Nous sommes directement ciblés par la suppression de ces postes budgétaires», explique un étudiant membre du comité de l’ISTAPS. «En plus de la suppression des postes au niveau du cycle primaire, ceux ouverts au niveau des cycles moyens et secondaires demeurent très insuffisants et ceux ouverts au niveau des structures relevant du MJS sont presque inexistants. L’année dernière et dans toute la wilaya de Bouira, seuls deux postes budgétaires ont été dégagés à plus de 1 000 diplômés formés de l’ISTAPS», ajoute notre interlocuteur. Les étudiants grévistes avec lesquels nous nous sommes entretenus hier matin semblent déterminés à poursuivre leur mouvement jusqu’à l’annulation de la réforme du ministère de l’Éducation nationale. «Aucun responsable n’a daigné répondre à nos préoccupations, ni même nous recevoir pour écouter nos revendications ! C’est la politique de la sourde oreille. Nous sommes déterminés à poursuivre notre grève jusqu’à satisfaction inconditionnelle de nos revendications légitimes», ont-ils affirmé hier. Face à la détermination de ces étudiants et au silence assourdissant des responsables concernés, le spectre d’une année blanche plane toujours sur l’ensemble des instituts ISTAPS des universités du pays. À noter pour la fin que l’action de blocage a été maintenue pour aujourd’hui, mardi, et le pôle universitaire sera encore fermé jusqu’à demain mercredi.

Oussama Khitouche

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