L’EPH sans gynécologue depuis plus de dix ans

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L’hôpital d’Aïn El Hammam, jadis connu et reconnu à travers le territoire national pour les soins qu’on y prodiguait, semble marquer le pas ces dernières années. Le manque de spécialistes, un problème récurrent, ne semble pas près de trouver son épilogue.

«On n’a pas le choix que de se contenter de ce qu’on a», lâche un infirmier pour commenter ce manque important. Le très sensible service de maternité fonctionne depuis une douzaine d’années sans gynécologue. Les seules sages-femmes de service se trouvent quotidiennement confrontées à des difficultés lors de l’admission de nombreuses parturientes, dont certaines sont considérées «à risque». Seule la présence d’un spécialiste peut aider à la délivrance. Si les accouchements dits «normaux» sont effectués malgré tout sur place, les autres sont effectués à Tizi Ouzou depuis des années. Les accouchées sont ballotées parfois dans des véhicules privés, sur près de cinquante kilomètres. Les villageois qui se rendent au service de la maternité s’en plaignent. «Il est inconcevable qu’un hôpital de l’envergure de celui de Aïn El Hammam fonctionne sans gynécologue», se plaint-on face à l’immobilisme de la direction de la santé qui ne semble pas se soucie de ce souci majeure. Conscientes du risque auquel elles sont exposées, les parturientes de la région appréhendent avec angoisse la fin de leur grossesse. Elles prient tous les saints pour que la délivrance se fasse sans accrocs. Un père de famille dont l’épouse a été orientée vers Tizi-Ouzou, ne cache pas sa colère : «Faut-il que l’inévitable arrive pour que les services de santé consentent, enfin, à affecter un gynécologue à l’hôpital de Aïn El Hammam qui, pourtant, assure la couverture sanitaire de près de deux cents villages ?» Par ailleurs, le scanner inauguré il y a quelques années avec force publicité demeure portes closes. Les malades nécessitant des radios de ce nouveau matériel sont automatiquement dirigés vers le privé. «À quoi sert un hôpital si on n’y trouve pas au moins les spécialités les plus courantes ?» s’interrogent des citoyens de la région. Les malades sont contraints alors de se rendre dans les cabinets privés où les visites fluctuent entre 1 200 et 1 500 dinars. La structure est vieillotte et ne répond nullement aux exigences d’une structure de santé moderne. Ce que personne ne conteste. Cependant, les murs même délabrés ne doivent pas empêcher que des soins de qualité soient prodigués aux malades qui y viennent de plus de deux cents villages. Vu l’éloignement de Michelet du chef-lieu de wilaya, les patients sont en droit de trouver près de chez eux une assistance qui les préserverait, au moins, de la mort. Les patients ne doivent plus continuer à souffrir ni à mourir par manque de spécialistes.

A.O.T.

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