Des citoyens ferment la mairie

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Après plusieurs mois de blocage de leur assemblée populaire communale, des dizaines de citoyens de Raouraoua, à une quarantaine de kilomètres au sud du chef-lieu de la wilaya de Bouira, sont montés au créneau, avant-hier, jeudi, en bloquant la mairie.

À travers cette action, les citoyens protestataires réclament l’intervention des pouvoirs publics pour le déblocage de l’assemblée. Pour rappel, aucun parti politique n’est sorti majoritaire à l’issue des élections locales du 23 novembre dernier. Sur les 13 sièges que compte cette assemblée, le RND en a obtenu cinq, le PRA quatre, le MEN trois, alors que le FLN n’a obtenu qu’un seul siège. Suite à l’installation officielle du maire RND, une première réunion de l’assemblée communale a été convoquée par ce dernier, pour la formation du nouvel exécutif communal. Les élus de l’opposition, à savoir ceux du PRA, du MEN et du FLN, qui ont formé un bloc au sein de cette assemblée, ont refusé d’adopter l’ordre du jour proposé par le maire du RND. Ils ont aussi rejeté toutes les propositions du maire pour la formation de l’exécutif. L’état de blocage a été officiellement signifié au mois de décembre dernier. Le plan communal de développement PCD 2018 risque, à ce rythme, de ne pas être adopté par les élus si le blocage se poursuit. Inquiets, les citoyens de cette commune ont manifesté leurs vives inquiétudes jeudi dernier, en lançant un appel à l’ensemble des 13 élus de l’assemblée pour se réunir autour d’une table et élire l’exécutif communal : «Nous avons élu des représentants pour régler des problèmes, pas pour en créer d’autres ! La mission primordiale d’un élu est de veiller sur le développement de la municipalité et de régler les préoccupations des citoyens. Nos treize élus doivent impérativement mettre de côté leurs différends politiques et personnels et se pencher sur nos préoccupations. Sinon, ils devront tous démissionner», dira un citoyen protestataire. Notre interlocuteur lancera également un appel au wali de Bouira et au chef de la daïra de Bir-Ghbalou, dont relève cette commune, sollicitant leurs interventions respectives pour mettre le holà : «Le PCD 2018 ne sera pas adopté sans la formation d’un exécutif communal. La distribution de logements sociaux et des aides à l’habitat rurale ne se feront pas non plus. Notre commune souffre de plusieurs manques et nous attendons depuis des années la résolution de certains problèmes. Le wali et le chef de la daïra doivent intervenir pour mettre fin à cette situation de paralysie!». Pour rappel, le wali de Bouira, M. Limani Mustapha, a dénoncé cet état de fait lors du conseil de wilaya dédié aux communes de la daïra de Bir-Ghbalou le 20 février dernier. Il appellera l’ensemble des 13 élus de cette commune, pour favoriser l’intérêt des citoyens : «Il faut favoriser l’intérêt de la population et se réunir autour d’une table pour mettre un terme à cette situation. Le blocage est inacceptable et s’il se poursuit, nous serons obligés d’agir selon la réglementation», avait-il averti. Oussama K.

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