Onze cas de rougeole suspectés

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La wilaya de Bouira semblait jusque-là épargnée par l’épidémie de rougeole sévissant à travers le pays. C’est du moins ce qu’affirmait ces derniers jours la directrice de la Santé de Bouira, Mme Ghalem Leila Ilhem.

Cette maladie contagieuse qui se propage rapidement, notamment en milieu scolaire, pourrait être évitée pour peu que les parents adhèrent aux calendriers de vaccinations. Selon le docteur Hani Boualem, médecin spécialiste en épidémiologie et chef de service de la prévention à la DSP de Bouira, «11 cas suspects ont été notifiés jusqu’à aujourd’hui (hier 18 mars 2018 ndlr)». «En matière de rougeole, nos services ont été alertés sur 11 cas suspects, dont 5 à Sour El Ghozlane, un à Bouira et cinq à Ain Bessem. J’insiste sur le caractère suspect de rougeole notifié car nous attendons la confirmation. Ceci dit, je tiens à souligner qu’il y a ces derniers jours une virose qui circule touchant tous les enfants en âge préscolaire et scolaire. Cette virose se manifeste surtout avec une éruption cutanée. Des cas sur lesquels nos services se sont penchés et après examens nécessaires, il s’est avéré que cela n’avait rien à voir avec la rougeole ou la rubéole. Pour cette virose, tout rentre dans l’ordre avec une simple Catalgine pour faire baisser la fièvre, sans aucun traitement spécifique. Mais beaucoup de parents soupçonnent aussitôt la rougeole et ils s’affolent», déclare Dr Hani. Ce dernier précise que les symptômes de la rougeole sont en premier lieu la fièvre, larmoiement, rhinopharyngite, écoulement nasal et oculaire avec une éruption cutanée qui débute derrière les oreilles avant de s’étendre vers le cou, le tronc et qui disparait généralement en 4 jours. «La rougeole ne nécessite pas une hospitalisation, c’est un traitement en ambulatoire mais si la fièvre persiste malgré un traitement symptomatique avec apparition des signes de difficultés respiratoires, toux et dyspnée les parents doivent emmener l’enfant en urgence chez un médecin pour éviter des complications fâcheuses qui étaient autrefois responsables de décès des enfants. Ce sont la pneumonie, broncho-pneumopathie rougeoleuse ou la bronchopathie rougeoleuse qui tuent. Sinon, la rougeole simple est à 90% bénigne», indique le chef de service prévention à la DSP de Bouira.

Six cas de rubéole confirmés

L’autre épidémie qui s’est manifesté ces derniers jours au chef-lieu de wilaya est la rubéole, une maladie dont certains cas ont effectivement été confirmés, déclare le docteur Hani. «Jusqu’à présents, les services de la DSP ont enregistré 13 cas, dont 6 avérés, avec 12 au niveau du chef-lieu de wilaya et un à El-Adjiba. 6 cas ont été prouvés par examens cytologiques, et fort heureusement, les suites évolutives se sont montrées favorables», affirme Dr Hani. Tous ces cas se sont manifestés auprès des élèves d’écoles primaires et de collèges. Selon notre interlocuteur, la rubéole se présente de la même façon que la rougeole mais sous une forme beaucoup plus bénigne. «Notre souci devant cette maladie, c’est le risque de contamination de la femme enceinte qui n’est pas immunisée avec des risques de voir apparaitre le syndrome rubéoleux congénital (malformation du fœtus)», déplore le responsable du service de la prévention. Il faut dire que malgré les deux phases de la campagne de vaccinations entamées depuis le mois de mars et décembre 2017 et celle de janvier dernier, l’objectif tracé par le ministère de la Santé n’est pas atteint dans la wilaya de Bouira. «Nous sommes à 37% de taux de couverture, loin de l’objectif fixé des 90% exigé par notre tutelle. Vu l’approche de la saison printanière en cette fin d’hiver et ce faible taux de vaccination, la population ciblée reste vulnérable à tout processus épidémique», souligne Dr Hani. Le seul moyen d’éviter l’émergence de ces maladies reste la vaccination des enfants et le vaccin demeure disponible auprès des 5 EPSP de la wilaya, tient à souligner le chef de service de la prévention auprès de la DSP.

Hafidh Bessaoudi

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