Au 2e jour de la session…

Partager

Le deuxième jour de la session ordinaire de l’APW de Tizi-Ouzou a été mis à profit, pour donner la parole aux élus.

Les élus, toute tendance confondue, ont soulevé les doléances des citoyens à travers les communes et villages de la wilaya de Tizi-Ouzou. L’entame a été donnée par un élu de la majorité qui reviendra sur le raccordement de plusieurs localités au gaz naturel. Le problème de la pénétrante qui tarde à voir le jour, le sempiternel problème de la RN12, la casse-auto, le téléphérique, le CAC et le stade de Tizi-Ouzou ont été passés en revue et les retards enregistré dans l’avancement des travaux soulignés. Le problème de régularisation des citoyens ayant construit sur des terrains domaniaux à Ouacif et ceux qui ne sont pas encore régularisés a été également soulevé. Une centaine de dossiers ont été déposés depuis 2008, et à ce jour, seuls 15 ont été régularisés. Le gel du nouveau CHU, du projet de la clinique mère-enfant et des EPH ont été décriés : «Le gel de ces opérations est un crime», dira une élue. La mauvaise gestion des EPH existants a été aussi soulevée, l’exemple de l’EPH de Larbaâ a été cité. Au moment où tout se disait dans la sérénité et que les débats se faisaient dans le calme, un des élus de l’opposition a jeté un pavé dans la marre en disant : «Que l’on veuille ou non, notre wilaya est visée. Son sous-développement est programmé. Elle paie les frais de sa révolte». L’orateur citera «le blocage des projets au niveau de Tizi-Ouzou et de Béjaïa, le gel qui ne devait pas concerner les dites wilayas, car elles l’ont connu depuis 2001».

Les mises au point du wali Bouderbali

Pour déplorer «ce genre de croyances», le wali de Tizi-Ouzou M. Bouderbali dira : «Nous avons mis en place toutes les facilités qu’il faut au niveau de la wilaya. Si on parle de projets qui n’ont pas abouti dans la wilaya, excusez-moi mais les problèmes existent localement. Quand on dit qu’il y a du blocage par les hautes autorités et bien ce n’est pas vrai. Les problèmes d’opposition sont connus de tous. Qu’on ne dise pas que c’est la volonté de l’État. Concernant le gel, nous sommes en Algérie et Tizi-Ouzou est concernée par ce qui se passe dans le pays. Le problème existe localement, ce n’est pas une question de marginalisation. Nous avons toutes les facilités qu’il faut pour avancer. Peut-être qu’il y a des problèmes de gestion, mais il n’y a aucune volonté de marginaliser la région. Je m’inscris en faux contre cette façon de voir les choses. Plusieurs opérations ont été dégelées à Tizi-Ouzou et ce n’est pas le cas ailleurs. On a inscrit une opération pour l’hôpital de Bouzeguène, on ne l’a pas fait ailleurs et on espère que le dégel touche également le nouveau CHU. Il y aura d’autres opérations qui seront dégelées. Il faut trouver des solutions aux problèmes qui se posent sans aller vers la polémique. C’est ce genre de comportement qui pose problème à Tizi-Ouzou. La polémique est stérile et ne donne aucun résultat positif. Ce discours nous l’entendons depuis 25 ans, il faut changer, il n’y a jamais de marginalisation. Personnellement, je n’ai jamais eu ni émis une instruction dans ce sens».

Investissement et fiscalité, parlons-en

Le problème de raccordement d’Aït Yahia Moussa au gaz naturel a été, une nouvelle fois, soulevé par les élus. Le problème de radiologue, le manque d’eau potable dans les régions du sud et du nord de la wilaya ont été également mis sur la table. Un élu a jugé que l’investissement productif reste faible malgré les efforts de l’État. «La recette fiscale de la wilaya est de l’ordre de 25 milliards de dinars, ce qui représente la moitié de l’autorisation de programme du stade de Tizi-Ouzou et le tiers de l’AP de la pénétrante. Il faut changer le mode d’approvisionnement car nos wilayas et la nôtre vivent de la rente pétrolière. Le fond accordé aux APC est de 30 milliards de dinars, au moment où le programme de l’État en cours est de l’ordre de 270 milliards de dinars. Nos recettes fiscales ne représentent que 10%. C’est amplement illustratif que la création de richesses et d’emplois par l’investissement est faible. Il faut créer des activités créatrice de richesses et par là d’impôts qui va être orienté vers le développement. À présent, la seule chose qu’on réussit à développer c’est l’assistanat. Il faut savoir que près de 80% des 25 milliards de recettes fiscales reviennent au Trésor public et rien que 10% pour les APC, 5% pour la wilaya et 3% pour le FCCL», conclura l’intervenant. Le débat s’est poursuivit avec d’autres interventions qui n’ont pas manqué de relever des retard dans les rendez-vous pour se faire opérer d’une cataracte ou d’un goitre : «Aujourd’hui, pour se faire opérer d’une cataracte ou d’un goitre, il faut attendre de 6 mois à une année. Tout cela dans l’optique d’orienter les malades vers le privé. Nous attendons des efforts de la Direction de la santé publique pour changer la donne», dira-t-on. Les polycliniques de Tamda, Timizart et un centre de repos pour les Moudjahidine et les Moudjahidate ont été aussi réclamés par le même élu. Un autre intervenant fera, également, tache d’huile puisqu’il aborde le secteur du tourisme, le logement notamment ceux de Fréha et ne manquera pas de vilipender l’opposition, en disant que «ceux qui prêchent le discours nihilistes sont derrières l’opposition». Le secteur de l’éducation, les régularisations par la loi 8-15 à Ouacif, Tizi N Tléta, Tadmaït, Aghrib, les ZHUN, les ZET… ont été aussi au menu. Le groupe du RCD pour sa part profitera des interventions de ses élus pour dire «l’exclusion des élus du RCD dans la gestion des affaires de l’APW».

«Le seul discours devra être celui du développement»

Et au wali de reprendre la parole : «Je suis à ma 5e wilaya, parler de Sétif ou de Tlemcen mais excusez-moi, l’assemblée ne fonctionne pas de cette manière. J’entends un discours que j’ai entendu il y a 28 ans. Le seul discours qu’on doit entendre c’est celui du développement de la wilaya. L’exécutif et le wali n’ont pas le monopole du développement. On ne peut rien faire sans l’appui des élus. Je vous rejette la responsabilité pour régler les oppositions que ce soit les logements, la zone de Souamaa et d’autres situation que nous avons vécu et vivons encore à Tizi-Ouzou. L’État a mis tous les moyens, plus de 250 milliards de dinars. Le problème est tel quel. Ça ne changera pas tant que les gens ne changeront pas. L’intérêt suprême du développement de la wilaya doit primer avant tout autre chose. Il faut enlever la casquette politique et c’est ce qui manque ici. Je pense qu’on fait une déviation et ce n’est pas de cette manière qu’on avancera. Quel projet inscrit ailleurs et qui n’a pas été inscrit ici ? Excusez-moi c’est la déviation de l’assemblée. Dans trente ans, nous retrouverons ce discours. Si vous cherchez le développement, changer au moins le type de relation qu’on va avoir. Personnellement, je n’ai jamais refusé de travailler avec X ou Y tel qu’il soit, de quelle tendance qu’il soit, conjuguons nos efforts pour développer cette wilaya». Et au P/APW d’abonder dans le sillage du wali : «Personne ne réussira à dévier l’assemblée de ses missions fondamentales. Elle continuera à être un moteur du développement local pour répondre aux aspirations des citoyens. Il se trouve qu’on veut et on essaie de porter vers le haut le développement de cette wilaya, mais certains la tire toujours vers le bas, » regreterat-il. Après de nombreuses interventions, ce fut autour des directeurs de l’exécutif de répondre à l’ensemble des questions soulevées par les élus. Le DUC, le DTP, le DSP… ont tous répondu chacun en ce qui concerne son secteur.

Hocine T.

Partager