Le cri de détresse des enseignants stagiaires

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Les enseignants stagiaires des trois paliers de l’éducation, recrutés à l’issue du concours de septembre dernier, organisé par la direction de l’éducation de Bouira, ont observé, hier, un mouvement de protestation et ont boycotté les séances de formation qu’ils suivent depuis dimanche dernier, au niveau des deux établissements, «Hadouche Saïd» et «Doubaissi» de la ville de Bouira. A travers cette action, les enseignants stagiaires veulent attirer l’attention des responsables de l’éducation de la wilaya de Bouira, sur la situation «catastrophique» dont se déroule cette formation au niveau de ces deux établissements. Selon les protestataires, les conditions socioprofessionnelles, au sein de ces deux centres, sont alarmantes, et les enseignants endurent un véritable clavaire pour suivre leur formation. On s’insurge, entre autres, contre l’absence de prise en charge, notamment, pour les enseignants venus des communes éloignées, le manque d’encadreurs qualifiés et l’absence des programmes de stage. « Depuis dimanche dernier, nous suivons le stage dans des conditions difficiles. Sans transport, ni hébergement, ni même restauration. Nos collègues endurent le calvaire quotidiennement. Les formateurs qualifiés ne se sont pas présentés en nombre suffisant et le programme de la formation n’est même pas établi. Nous avons donc, décidé de protester contre ces conditions déplorables, dans l’espoir de voir une réaction des responsables de la DE», explique un enseignant stagiaire. Les protestataires ont dénoncé, par ailleurs, le retard qu’accusent la direction de l’éducation et la fonction publique de la wilaya, dans la régularisation de leur situation. Selon-eux, et depuis leur recrutement le mois de septembre 2017, soit 07 mois, ils n’ont toujours pas été installés officiellement dans les postes qu’ils occupent, et n’ont toujours pas perçu leurs salaires « Nous ne pouvons plus supporter cette situation, qui dure depuis 07 mois. Nos collègues recrutés récemment dans d’autres wilayas ont tous été confirmés dans leurs postes et perçoivent normalement leurs salaires, pourquoi pas à Bouira? Nous attendons, depuis le mois de septembre, nos salaires et notre confirmation dans les postes qu’on occupe. De plus, nous exerçons tous dans des zones isolées, désertées par les enseignants depuis des années. Nous avons donc besoin de nos salaires, ne serait-ce que pour nos déplacements quotidiens!», explique une enseignante stagiaire de langue française. Notre interlocutrice affirme qu’elle fait la navette, quotidiennement, entre sa résidence dans la commune de Chorfa (à l’Est de la wilaya) et la commune d’El-Mesdour (au sud de la wilaya), soit sur une distance 100 km. Contacté par nos soins, une source autorisée auprès de la direction de l’éducation a assuré que 1160 enseignants stagiaires seront régularisés d’ici juin prochain.

Oussama K.

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