Les risques transfusionnels en débat

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Le besoin annuel ressenti en matière de sang dans les différents établissements hospitaliers de la wilaya de Béjaïa est estimé à 15 mille poches, selon les responsables du centre de transfusion sanguine (CTS) de Béjaïa.

Une information rendue publique lors de la journée de formation sur le sang et les risques transfusionnels organisée, la semaine dernière dans un hôtel de la ville de Tichy, par le bureau de Béjaïa de la Société des auxiliaires médicaux algériens (SAMA). Un chiffre qui reste en deçà de ce que le CTS arrive à collecter à travers ses sorties ou celles organisées souvent par des associations bénévoles, car l’activité de soins est, selon notre source, en hausse. Cela dit, les besoins sont énormes dans les services de traumatologie, de chirurgie, de gynécologie obstétrique, sans oublier ceux d’oncologie et des urgences pour faire face aux complications des polytraumatisés dus à des accidents divers. Cette journée de formation continue a pour objectif, selon les organisateurs, «de développer les nouvelles techniques d’utilisation de ce liquide vital qui exige, surtout, connaissance et vigilance.» Car pour faire passer ce sang du donneur au receveur, explique-t-on, «il faut toute une panoplie de mesures à respecter lors de la transfusion sanguine qui n’est pas une technique anodine.» M. Bouhired, professeur d’enseignement paramédical à l’INSFPM d’Aokas, a expliqué la nécessité de mettre en application le protocole de transfusion afin de bien guider et conduire la transfusion, sinon de bien situer les responsabilités s’il y a erreur. Enchaînant par un autre exposé, l’orateur a mis le point sur «la sécurité transfusionnelle pour éviter tout incident ou accident quelques fois graves.» Aussi d’autres auxiliaires médicaux se sont axés sur la connaissance de ce liquide considéré comme un organe à part entière et surtout de faire connaître les différents dérivés du sang avec le rôle de chacun d’eux. Et c’était la communication de la jeune infirmière et formatrice Thilleli Aguenana qui a fait connaitre à l’assistance le cas des beta-thalassémiques, étant donné qu’elle est à la tête d’une association de ce genre de malades qui demandent l’amélioration de leur prise en charge. Une autre jeune infirmière et formatrice, Thilleli Mansouri, a emboité le pas à sa collègue en se focalisant sur «les complications liées à la transfusion» qu’elle a divisée en complications immédiates et tardives qui nécessitent, a-t-elle précisé, «des compétences en matière de test de compatibilité à pratiquer avec rigueur.» «Il y va sur l’utilisation du sang d’une manière massive pour faire face à des hémorragies importantes avec le tas de complications liées à ces techniques d’urgence», expliqua Touati N., auxiliaire médical en anesthésie.

Un nouveau CTS à Sidi Ali Lebhar

Plusieurs responsables de la santé ont été présents à cette journée thématique, à l’exemple du directeur de l’EPH d’Amizour et du DG du CHU de Béjaïa. Ce dernier a indiqué que son établissement aura à «développer, ces jours-ci, un projet d’amélioration d’accueil et de prise en charge pédiatriques», comme il a évoqué un futur nouveau CTS qui sera implanté au niveau de Sidi Ali Lebhar. D’autres figures parmi celles qui ont laissé leurs empreintes dans le domaine de la santé dans la wilaya, plus particulièrement dans la formation paramédicale, est cet enseignant à la retraite, Mustapha Saout, connu et estimé de plusieurs générations de paramédicaux, qui a donné de par sa présence à cette journée un sens à cette rencontre aussi de retrouvaille ou nombreux, parmi l’assistance, qui étaient ravis de revoir leur ancien professeur. À rappeler, aussi, que cette journée a été organisée avec le concours de l’association solidarité don de sang de la wilaya, dont le président est le docteur Boussalem qui a fait un exposé sur la promotion du don de sang et les règles à suivre dans ce créneau. Kamel Touri, représentant du bureau national de la SAMA, a indiqué lors de cette journée ayant regroupé 100 participants, que «ces rencontres scientifiques doivent se multiplier pour actualiser les connaissances des auxiliaires médicaux dans leurs différentes spécialités et aussi pour mieux cerner les problèmes et difficultés rencontrées sur le terrain, avec comme autre opportunité le rapprochement entre les différents acteurs de la santé pour partager le même souci, le malade.» Enfin, les organisateurs ont profité de cette rencontre pour rendre hommage à la doyenne des donneurs de sang de la wilaya de Béjaïa, en l’occurrence Fatima Attoumi, sage femme à la retraite qui a commencé à donner de son sang en 1973, comme ils ont également primé Akli Bouhired, un des enseignants du paramédical ayant participé à la formation de ces professionnels de la santé depuis des années. Et parler du sang, c’est parler d’un lien fort entre le soignant et le soigné.

Nadir Touati

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