Le conflit se corse !

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La crise qui secoue le secteur de la santé s’accentue davantage. Le fossé se creuse de plus en plus entre les médecins résidents et la tutelle. Le projet de loi sur la santé en débat ces derniers jours à l’APN n’a fait qu’aggraver la situation. En réponse à la répression qu’a subie leur manifestation tenue mardi devant l’assemblée populaire nationale (APN), les médecins résidents ont décidé de durcir le ton. Le collectif autonome des médecins résidents algériens (CAMRA) a appelé à «l’arrêt total et inconditionné» de l’activité de garde d’urgence et dans les services sur tout le territoire national, à partir du 29 avril prochain. En plus de l’arrêt des gardes d’urgence, le CAMRA a lancé un appel à ses membres pour participer «à des actions nationales prochaines, et ce, jusqu’à obtention de leurs revendications légitimes», lit-on dans un communiqué rendu publique hier. Face à la détermination des médecins résidents, le bras de fer entre les deux parties risque de ne pas de voir le bout du tunnel d’aussi tôt. Les médecins résidents ont dénoncé «la répression dont ils ont fait l’objet alors qu’ils tentaient de se manifester pacifiquement devant l’APN afin de protester contre le projet de loi sur la santé». «Des centaines de résidents ont été insultés, tabassés, matraqués et tasés, des femmes dévoilées et plusieurs blessures graves constatées, telles que des fractures, des entorses, des plaies, des ecchymoses…», a déploré le CAMRA dans le même document. Les médecins résidents veulent à travers ces actions, «dénoncer le pourrissement voulu et prenne à un mouvement de protestation légitimes des résidents, sans prendre la peine de trouver des solutions, pourtant accessibles et réalisables», se désole la même source. Alors que les médecins résidents, qui sont en grève depuis plusieurs mois, veulent à tout prix exiger la suppression du service civil, le ministre de la Santé insiste sur le fait que l’abrogation du caractère obligatoire du service civil n’est pas à l’ordre du jour. Mais le ministre a proposé en contre partie la réduction de la durée du service civil. Une proposition qui n’a pas du tout été du goût des médecins résidents. Rappelons, toutefois, qu’à travers ces mouvements de protestation, les médecins résidents veulent exiger «l’abrogation du caractère obligatoire du service civil en instaurant des mesures incitatives qui pousseront les nouveaux médecins spécialistes à faire volontairement ce service». Ils demandent aussi «l’amélioration de leurs conditions de travail et la garantie de la sécurité, l’amélioration des œuvres sociales, ainsi que l’augmentation de salaires». «La révision du statut du résident et garantir un logement de fonction décent à l’ensemble des médecins spécialistes exerçant dans le cadre du service civil à travers le territoire national», figurent également dans la plate-forme de revendications des médecins résidents.

L.O.Challal

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