Le chantier des gorges de Kherrata bloqué

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Les deux cent cinquante ouvriers algériens, que compte l’entreprise chargée de la modernisation des gorges de Kherrata, bloquent le chantier et la base de vie depuis deux jours. Ils sont en grève illimitée depuis lundi dernier. N’ayant toujours pas perçu leur salaire du mois d’avril dernier, les ouvriers algériens ont carrément bloqué le chantier, empêchant la cinquantaine d’ouvriers turcs d’accéder à leur lieu de travail. «Nous avions nos salaires chaque 8 du mois, mais cette fois-ci, nous n’avons toujours rien eu. Comment survivre sans salaires en plein Ramadhan, avec la cherté des produits de première nécessité. Ceux qui sont payés régulièrement souffrent, alors que dire de ceux qui ne le sont pas depuis quarante-cinq jours ?», nous ont confié des ouvriers rencontrés sur place, hier mercredi. Pour eux, pas question de reprendre le travail tant que la direction ne verse pas les salaires. «Après le règlement d’une partie des situations en suspens par la DTP, nous avions cru être à l’abri de ce problème de salaires, au moins, pour un certain temps, mais, finalement, ce n’est pas le cas», se sont-ils encore plaints. Ce qui a mis le feu aux poudres, selon les grévistes, est la fausse promesse de la direction : «On nous avait promis le versement des salaires pour le 17 mai, mais il n’en fut rien». Du côté de la direction, on nous avait expliqué, il y a quelque temps : «Ce problème de salaires ne cessera de ressurgir, car l’Etat ne nous paie pas régulièrement. Les payements des situations ne suivent pas la cadence des travaux, nous sommes à 80 % d’avancement alors que les payements n’en sont même pas à 50 %», nous avait déclaré Cenk Ilker, le directeur du projet. Cette fois-ci, nous n’avons pu approcher le représentant syndicale ni la direction, car les deux parties étaient occupés à négocier pour trouver une éventuelle issue à la crise. Rappelons que l’entreprise Ozgün emploie actuellement plus de 300 ouvriers, dont 65 Turcs et quelque 250 Algériens. L’entreprise est chargée, en partenariat avec ETRHB/Hadad, des travaux de modernisation des gorges de Kherrata, un projet qui ambitionne de mettre fin aux difficultés liées à la circulation que rencontrent les usagers sur le tronçon de la RN9 qui relie Kherrata à Bordj-Mira, ainsi que de mettre fin aux accidents meurtriers qui se multiplient à l’intérieur du tunnel reliant ces deux localités.

Saïd M

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