Souama la débâcle

Partager

Par S. Ait Hamouda

Ce que personne ne comprend pas dans la wilaya de Tizi-Ouzou, pour ne prendre que cet exemple, c’est l’inacceptable refus de sa population à se rendre à l’évidence de l’intérêt des investissements, d’abord pour elle-même et ses enfants. Quelles que soient les promotions, elles n’en veulent pas, contre vents et marées, l’essentiel est leur indemnisation, même lorsqu’elles n’ont rien à voir avec les lots concernés. Ce qui vient d’arriver à Souama est de toute façon une leçon à prendre en compte. La viabilisation de la zone industrielle était prête à être enclenchée, puisque tout le nécessaire en finances à la hauteur de ce qu’exige pareil lieu, c’est-à-dire à pas moins de 9 milliards de dinars, étaient mobilisés. De plus, plusieurs entreprises sont intéressées par le projet étant donné la surface promise. Et patatras ! Tout s’est envolé. Tout est à revoir et tout est susceptible de voir ailleurs s’il y a de la place et de l’espace. Il se trouve que les terrains pour ce faire, en Kabylie, sont rares et pour investir, il faudra des lots dotés de routes, de gaz, d’électricité, de téléphone et tout le toutim, n’en déplaise à ceux qui ont été à l’origine de cette débâcle. Il y a eu d’abord annulation, contre toute attente, de cette zone industrielle et son transfert vers des lieux plus cléments et accueillants. Qu’à cela ne tienne, les éléments qui tiennent conformément aux lois et aux textes ne seront tenus qu’au strict respect de ces derniers, autrement ils perdraient, à l’amont, l’intérêt de tout le monde et, à l’aval, la réputation de la région. La Kabylie est, certes, belle, mais sa rébellion ne la propose pas à un avenir lumineux. Qu’importe se diraient les vieux, que sans investissement, il n’y aurait pas de travail, et sans travail il n’y a rien à attendre de l’avenir. Faudrait-il penser que la Kabylie ne doit attendre que d’ailleurs son pain. L’émigration, interne ou externe, a son territoire malgré tout et rien. Les surfaces rarissimes, et il en existe quand même, ne sont pas faites pour soi. Il ne reste à la Kabylie que ses yeux pour pleurer…

S. A. H.

Partager