Le directeur des œuvres universitaires de Bouira (DOU), M. Bouzid Chafai, installé le 1er mars dernier après le limogeage de M. Lamri, revient dans cet entretien sur les préparatifs en prévision de la rentrée universitaire 2018/2019. Il parle également de plusieurs points concernant le développement et l’amélioration des services, notamment l’hébergement, le transport, la restauration mais aussi la sécurité au sein des résidences universitaires de la wilaya.
La Dépêche de Kabylie : Vous avez lancé les préparatifs pour la prochaine rentrée depuis juillet dernier. Quels sont les grands axes de votre programme ?
Bouzid Chafai : Avant de répondre à votre question, je tiens à mentionner que nous avons organisé des journées portes-ouvertes sur l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira, en collaboration avec le Rectorat, au mois d’avril dernier, au niveau de la Maison de la culture de Bouira.
Des journées à travers lesquelles l’université s’est ouverte au grand public et aux élèves en classe de terminale de l’ensemble des établissements scolaires du secondaire de la wilaya. La direction des œuvres universitaires a, également, participé à cet évènement à travers des stands dédiés à l’ensemble de nos services, comme l’hébergement, la vie d’étudiant au sein des résidences universitaires, le transport, le service de la bourse d’étude, en plus de la restauration et l’organisation estudiantine.
Nos employés et nos cadres ont reçu un important nombre d’élèves et leurs parents, et se sont entretenus notamment sur la vie universitaire à Bouira. Toujours dans le cadre de communication et d’ouverture, nous avions récemment participé aussi aux journées portes-ouvertes organisées au niveau de la bibliothèque centrale de l’université, juste après l’annonce des résultats du BAC.
Nos cadres et employés ont informé et orienté les nouveaux bacheliers, notamment pour les inscriptions à l’université et aussi pour les demandes d’hébergement et la formulation des dossiers de la bourse et du transport urbain ou suburbain. Après la confirmation des choix des nouveaux bacheliers, l’opération d’inscription est lancée (du 8 au 15 août), alors que les inscriptions finales auront lieu du 2 au 6 septembre. Cette dernière étape va inclure les inscriptions au niveau des résidences universitaires via le nouveau portail internet et aussi le dépôt des dossiers pour les bourses d’étude et aussi pour le transport.
Comme vous le savez, l’université de Bouira compte actuellement cinq résidences universitaires, dont trois pour filles et deux pour garçons. Durant l’année universitaire 2017/2018, nous avions pris en charge au niveau de ces résidences un peu plus de 10 700 étudiants, dont 2 800 garçons et 7 900 filles. En plus des restaurants existants au niveau de ces résidences, la DOU gère aussi deux restaurants centraux au niveau des deux campus de l’université de Bouira.
Pour la rentrée prochaine, nous prévoyons la mise en service d’une nouvelle résidence universitaire pour filles, avec une capacité d’accueil qui dépassera les 1 500 lits. Actuellement, le taux d’avancement des travaux et d’installation des équipements au niveau de cette nouvelle structure dépasse les 98%, et elle sera ouverte aux étudiantes de l’université de Bouira dès septembre prochain.
Concernant nos capacités d’accueil pour l’année prochaine, et vu le taux de réussite au baccalauréat cette année dans la wilaya de Bouira, je dirais que nous sommes en mesure de répondre favorablement et de prendre en charge l’ensemble des demandes que nous allons recevoir, surtout pour le volet hébergement, car le nombre d’étudiants sortants des résidences, donc ayant terminé leurs études cette année, dépasse les 800 étudiants.
Avec ces deux facteurs, je dirais que nous serons très à l’aise l’année prochaine, car le nombre de lits et de places disponibles au niveau de nos résidences couvrira largement la demande.
Quelles sont les capacités d’accueil au niveau des résidences universitaires ?
Nos premières estimations sont de l’ordre de 2 000 nouveaux bacheliers, qui ouvreront le droit à l’hébergement et qui seront inscrits à l’université de Bouira. Cependant, nos capacités d’accueil s’élèvent actuellement à plus de 3 000 places, surtout avec l’ouverture de la nouvelle résidence de 1 500 lits.
La moyenne est de trois étudiants par chambre, mais nous prévoyons cette année, si nos calculs seront bons, de faire baisser cette moyenne à deux étudiants par chambre, afin d’assurer une meilleure prise en charge et de meilleures conditions d’hébergement à nos étudiants. J’attire votre attention sur une spécificité géographique de la wilaya de Bouira qui nous oblige à prendre en charge, chaque année, un peu moins de 50 % des étudiants inscrits à l’université.
En effet, la wilaya de Bouira est essentiellement une wilaya montagneuse et la majorité des communes, mêmes si proches du chef-lieu de wilaya, contiennent un nombre important de villages et de localités très éloignés de leurs chefs-lieux communaux. Comme c’est le cas, par exemple, de la commune d’Ait Laâziz qui est située à un jet de pierre de la ville de Bouira, mais vu sa nature géographique et l’éloignement de la majorité de ses villages, les étudiants de cette commune sont presque tous résidents au niveau de nos résidences.
D’autres étudiants, notamment d’Aïn-Bessem, Bechloul ou encore Souk El-Khemis, souffrent du manque de transport en commun. Ils ne peuvent pas faire la navette quotidienne entre Bouira et leur commune. Et comme nous ne pouvons pas assurer le service de transport pour l’ensemble des villages de notre wilaya, nous sommes donc obligés de prendre en charge ces étudiants au niveau des résidences universitaires, malgré que la distance réglementaire pour ce point n’est pas remplie.
En tout cas, je tiens à préciser que chaque nouveau bachelier inscrit à l’université et qui ouvre le droit à l’hébergement sera automatiquement pris en charge au niveau de nos résidences. Bien sûr, tout cela se fera après une étude technique que nous réalisons chaque année.
L’ancienne résidence du quartier des 140 logements sera-t-elle rouverte cette année ?
La résidence pour garçons des 140 logements est définitivement fermée, car il s’agit d’une structure qui ne relève pas du patrimoine de la DOU, mais plutôt de l’OPGI de Bouira, que nous avions loué à un moment donné quand nous manquions de places d’hébergement.
Actuellement, la direction des œuvres universitaires n’a plus besoin de cette structure, donc nous avions cessé le contrat de location. En principe, elle sera destinée au secteur de l’enseignement supérieur et elle sera réorganisée en logements pour les enseignants de notre université.
En tout cas, la décision finale reviendra à notre tutelle, ce que je pourrais vous assurés c’est qu’elle ne sera plus jamais dédiée à l’hébergement des étudiants car elle est mal-équipée.
Qu’en est-il des deux lignes de transport ferroviaire pour les étudiants ?
Effectivement, nous avions deux lignes de transport des étudiants par trains à partir de Bouira vers Ath Mansour à l’Est, et vers Lakhdaria au Nord-ouest.
Actuellement et dans le cadre de l’opération que nous avions engagé pour la réorganisation du service de transport à l’université de Bouira, nous étudions la possibilité de la relance des trains pour les étudiants.
Je dirais qu’à hauteur de 80%, ces deux trains seront remis en service dès l’année prochaine, et ce, afin d’alléger le service de transport par route et aussi nos résidences. Nous préparons, d’ailleurs, une étude actuellement pour définir les haltes, les arrêts possibles et le nombre d’étudiants qui seront transportés au niveau de ces deux lignes.
Pour les bus de transport universitaire, nous allons maintenir le nombre des 68 bus qui couvrent la ville de Bouira ainsi que onze chefs-lieux de daïras. Sauf qu’il y aura un important changement et une réorganisation des lignes couvertes et du nombre de bus exerçants sur chaque ligne, suivant la demande et le nombre d’étudiants transportés.
D’ailleurs et en collaboration avec les services de la direction des transports de la wilaya et le service de transport de la DOU, le plan de transport universitaire de la wilaya sera aussi réorganisé.
L’on parle d’une réorganisation du service de restauration. Qu’en est-il au juste ?
Effectivement, nous avons prévu la mise en place d’un nouveau système pour le service de restauration dès l’année prochaine. Nous allons, en effet, appliquer le système «Self-service» au niveau de l’ensemble de nos résidences dès le mois de septembre prochain.
Nous allons entamer, prochainement, des travaux pour la suppression des grillages des files d’attente, des mûrs entre les salles de restauration et les cuisines au niveau de nos restaurants.
Les étudiants seront disposés, donc, à se servir et il n’y aurait plus d’obstacles entre les étudiants et les travailleurs des restaurants. Nous avons déjà essayé cette méthode au mois de Ramadhan dernier et ça a été une réussite. Elle contribuera également à démineur la pression et les problèmes au sein de nos restaurants.
Comment sont les rapports entre la DOU et les organisations syndicales des travailleurs et les comités des étudiants au sein des résidences ?
Les syndicats des travailleurs, les organisations et les comités des étudiants sont des partenaires sociaux. Malgré certains problèmes existants, ils demeurent des partenaires et une force de proposition et d’accompagnement de nos réformes et de nos programmes.
Nous avons un seul objectif, celui d’améliorer la prise en charge des étudiants et les conditions de travail des travailleurs. Nous avons tous les moyens nécessaires pour atteindre ces objectifs.
Notre démarche est claire dans ce sens et nous allons continuer à favoriser le dialogue et la communication avec nos partenaires sociaux. Les problèmes de chaque résidence devront être réglés à l’intérieur de chaque résidence, avec l’implication de toutes les forces vives et concernées, car nous sommes une famille unie et qui se complète.
La sécurité a été souvent décriée au sein des résidences. C’est un volet sensible et important…
Nous avons effectivement pensé à renforcer le nombre d’agents de sécurité exerçants au sein de nos résidences, avec notamment le recrutement de plus de 60 nouveaux agents de sécurité l’année dernière.
En plus du volet de la sécurité, nous avons pensé à renforcer le nombre des travailleurs d’une manière générale, avec 100 nouveaux postes dans différents domaines, qui viendront dès le mois de septembre prochain renforcer nos effectifs.
Notre premier objectif est de garantir une meilleure prise en charge de nos étudiants. D’ailleurs, c’est dans cette même optique que nous avons lancé une série de formations professionnelles pour nos cadres, agents et travailleurs. Récemment, ils ont bénéficié d’une formation spécialisée dans la gestion des crises au sein des cités universitaires.
Un dernier mot pour conclure…
Je souhaite la bienvenue à l’ensemble des nouveaux bacheliers qui seront affectés l’année prochaine dans nos résidences, et aussi de les rassurer que les responsables et les cadres de la DOU veilleront, durant toute l’année, à leur bien-être pour la réussite de leur cursus pédagogique.
Entretien réalisé par Oussama Khitouche