Les spéculateurs pointés du doigt

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Le prix de la pomme de terre connait une hausse vertigineuse ces derniers jours. «Les prix de gros de la pomme de terre, distribuée au compte-gouttes, pourraient bien faire l’objet de spéculation à l’approche et durant les jours de l’Aïd El-Adha», affirme le président de la Commission nationale des mandataires des marchés de gros, M. Mohamed Medjbar. «Ce marché est détenu par une mafia de la pomme de terre qui vise à maximiser son gain au détriment du citoyen, en manipulant l’offre émise sur le marché», a indiqué ce responsable dans un entretient accordé à l’APS. Il révèle que des centaines de tonnes de pomme de terre sont actuellement gardées dans des frigos et ne sont distribuées qu’au compte-gouttes, afin de faire pression sur l’offre et donc sur les prix de vente en gros. «Ces prix de vente en gros influent inévitablement sur les prix en détail qui risquent d’augmenter à la veille et pendant les jours de fête, prévus les 21 et 22 août prochains», a-t-il averti. À l’exception de la pomme de terre, M. Medjbar a assuré que les prix du reste des fruits et légumes obéiront aux mécanismes de l’offre et de la demande sur le marché de gros lors des prochains jours de fête. Ainsi, le responsable s’attend à ce que leurs prix se stabilisent durant les fêtes, si ce n’est qu’ils connaissent une légère hausse du fait du manque du personnel de cueillette. Il explique également que «l’offre pourrait éventuellement baisser sur le marché de gros en raison du manque de cueilleurs sur les plantations, eux qui viennent généralement de différentes wilayas du pays et qui rentrent fêter l’Aïd chez eux. De ce fait, les prix tendent parfois à augmenter durant ce genre d’occasions». Toutefois, M. Medjbar a prévenu que les prix des navets et de la courgette pourraient, par contre, augmenter vu que ces deux produits connaissent une forte demande lors des fêtes, contrairement aux autres jours de l’année. Pour ce qui est, en outre, des prix des fruits frais, même de saison, qui restent quand-même élevés, M. Medjbar explique que l’offre nationale avait diminué durant les dernières années et plusieurs plantations avaient viré vers la culture de légumes, ou avaient été carrément abandonnées. Par ailleurs, ce responsable explique que l’augmentation non justifiée des prix des fruits et légumes frais et qui sont périssables (contrairement à la pomme de terre frigorifiée) se pratique sur le marché de détail et non pas sur celui de gros. Il estime ainsi que c’est sur le marché de détail que les prix sont gonflés vu que «les détaillants appliquent des prix libres», contrairement aux grossistes. Pourtant, ces dépassements faits au détriment des consommateurs ne sont souvent pas sanctionnés sur le marché de détail, alors que les services de contrôles habilités surveillent la seule qualité des produits et non les prix pratiqués par les commerçants, a encore indiqué la même source.

L. O. CH

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