Appréhension avant la rentrée scolaire

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La rentrée scolaire dans la wilaya de Boumerdès s’annonce des plus difficiles. Les élèves, tous paliers confondus, vont revivre les mêmes conditions de scolarisation de l’année dernier. Surcharge des classes, absence de cantines scolaires, manque en moyens de transport et projets de réalisation de nouveaux établissements gelés où à l’arrêt. Une rentrée scolaire qui sera certainement perturbée par des mouvements de protestation d’élèves, notamment des scolarisés au niveau des écoles préfabriquées implantées au lendemain du séisme de 2003. Un tiers des infrastructures scolaires était classé alors dans la zone rouge alors qu’un autre tiers l’était orange 4, ce qui a contraint les pouvoirs publics de réaliser des écoles en préfabriqué. Il a été implanté 84 groupements scolaires en préfabriqués à l’échelle de la wilaya dont six (6) CEM et sept (7) lycées. Les lycées et collèges ont été reconstruits tandis que les écoles primaires ne le sont pas, à ce jour. Certaines réfections d’écoles ont été entamées d’une manière hâtive, ce qui a enlaidi le décor de ces établissements de savoir. L’année écoulée, les élèves du lycée préfabriqué de Zemmouri avaient exprimé, à maintes reprises, leurs colères contre la dégradation de ces chalets qui ont enregistré des infiltrations des eaux de pluies. Depuis 2016, la wilaya n’a pas bénéficié de programmes de réfections des écoles hormis quelques opérations liées aux réparations de chauffage et de raccordement au réseau d’assainissement. En 2017, seuls deux établissements avaient bénéficié de réparation de chauffage. En matière d’infrastructures scolaires, plusieurs lycées prévus ne seront pas lancés alors que d’autres projets accusent un retard considérable. En effet, le projet du nouveau lycée de Chabet El Ameur, en remplacement de celui d’Ahmed Boukabous effondré partiellement, a été de nouveau gelé. Le choix de terrain fait, a été refusé par la direction des équipements publics. Pourtant, le wali avait insisté sur le lancement des travaux de ce projet. Six autres classes ne sont pas encore lancées au village socialiste agricole (VSA). Les potaches vont étudier encore dans des classes fissurées par le séisme de 2003. Un autre projet de réalisation d’un CEM au village d’Ait Said inscrit en 2011, en remplacement d’une caserne militaire datant de l’époque coloniale, n’est toujours pas entamé, alors qu’un choix de terrain avait été fait. A Timezrit, le projet de réalisation du lycée piétine depuis plusieurs années et n’accueillera pas les lycéens à la rentrée. Inscrit depuis plus de sept ans et lancé depuis quatre ans, le projet n’est toujours pas achevé et a consommé plus ce qu’il en faut. Les lycéens de la région vont revivre le calvaire des années précédentes en ralliant les établissements des Issers et de Bordj Ménaïel pour étudier. A Legata, le nouveau lycée ouvert l’année passée à la va-vite, manque encore d’équipements et autres travaux, notamment de clôture. Dans la daïra de Khemis El Khechna, trois projets de construction d’écoles sont gelés. Il s’agit de réaliser une école primaire, un CEM et un lycée au niveau de la cité 700 logements AADL et aux 600 logements. Un autre projet d’un primaire est gelé au quartier Sidi Serhane et les 300 logements. Au niveau de la cité 3000 logements, les projets d’établissements scolaires inscrits ne sont pas en mesure de répondre au nombre important d’élèves scolarisés. Au niveau de la cité des 1700 logements à Ouled Moussa, l’école primaire, le CEM et le lycée inscrits au profit de ce nouveau quartier, ne sont pas capable de contenir le flux important d’élèves. Que ce soit à Boudouaou El Bahri, Hamadi, Boumerdès, Corso, Cap Djenet et Baghlia, les projets inscrits ne répondent pas aux exigences en matière de places pédagogiques. Les nouvelles cités d’habitations créées récemment ont engendré une situation de surcharge et de pression dans les classes. Ce problème a été appuyé par l’absence d’infrastructures d’accompagnement dans les nouvelles cités. Et pourtant, la ministre de l’Éducation, M. Nouria Benghebrit avait insisté, lors de sa visite à Khemis El Khechna, sur la réalisation d’établissements scolaires au fur et à mesure que celle des habitations.

84 classes surchargées

L’année scolaire précédente a connu une surcharge des classes dans plusieurs établissements scolaires de la wilaya, particulièrement ceux de l’ouest où l’on a enregistré des opérations de relogement d’habitants des chalets et autres cas sociaux. Le problème de surcharge touche 84 classes notamment aux lycées Chekir Aissa à Ouled Moussa (16 salles) avec 20 groupes, Alem Salem d’Ouled Hedadj (18 salles) avec 21 groupes et au lycée Allal Laichaoui avec 18 salles. A khemis El Khechna, on enregistre le plus grand nombre de classes surchargées avec 32 salles pour 36 groupes. La wilaya enregistre un déficit de plus de vingt établissements scolaires pour contenir la surcharge, particulièrement dans les localités à fortes densité démographique à Khemis El Khechna, Hamadi, et Bordj Ménaïel, notamment. Par ailleurs, la surcharge des classes a provoqué un autre problème de taille auquel beaucoup ne prêtent pas attention : la déperdition scolaire. Le nombre de déperdition de l’année scolaire précédente a été de 1448 élèves tous paliers confondus. En tête, Khemis El Khechna avec 453 exclus (03,02 %), puis Boudouaou avec 322 (02,69 %) et Bordj Ménaïel qui a enregistré le départ de 230 élèves (02,56 %).

Youcef Z.

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