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Saharidj : Un peu de fraîcheur et de détente sur les hauteurs de Tamgout

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Voufenzer est un site féerique du village de haute montagne Ath Ali Outhmim, dans la commune de Saharidj, d’où l’on aperçoit le mont Tamgout culminant à 2 308 mètres.

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Au pied de cette majestueuse montagne, un investisseur privé a réalisé deux piscines à ciel ouvert. Un bassin pour les enfants et l’autre pour les adultes, avec en permanence une eau claire et limpide qui se renouvelle en continu grâce à un système naturel. Voufenzer se trouve à mi-chemin entre Saharidj et le village voisin d’Illiltène. Pour s’y rendre, il faut quitter la RN30 et bifurquer vers les hauteurs du Djurdjura, avant de parcourir près de 2 kilomètres en pleine nature. De nombreux vergers et maraichages longent la piste, preuve de la générosité de Dame Nature qui offre toutes les conditions idéales pour l’épanouissement de l’agriculture. Les figuiers plient littéralement sous le poids des fruits qui ne sont pas encore arrivés à maturité. De vastes carrés de maïs, de tomates, de piments et poivrons verdoient et colorient davantage le paysage. Une fois sur les hauteurs de Voufenzer, un immense parking accueille, gratuitement, plusieurs dizaines de véhicules. Le staff de Voufenzer traite tous les visiteurs sur le même pied d’égalité, les accueillant avec bonhommie et chaleur. En descendant les marches menant vers les piscines, on trouve à disposition des toilettes et un immense espace pour se changer. A proximité du bassin pour enfants, un préau couvert permet aux parents de s’installer confortablement pour regarder leurs bambins s’amuser. M. Saoudi, l’investisseur en question que nous avons rencontré sur le site, nous confiera : «Au début, je ne pensais pas qu’autant de monde viendrait pour se rafraichir dans cet endroit isolé au cœur du Djurdjura. Mais apparemment, l’information a circulé très rapidement et on se retrouve aujourd’hui face à des amateurs de la baignade de plus en plus nombreux et de tous âges».

Une affluence record même en semaine

Notre interlocuteur nous expliquera que cette affluence, enregistrée depuis l’ouverture du site la semaine dernière, «démontre si besoin est que les jeunes et les moins jeunes ne savent pas où se rendre par ces temps de grandes chaleurs. S’offrir une virée sur les bords de la méditerranée n’est pas accessible à tout le monde». La particularité de cet endroit réside dans le fait que l’eau fraîche alimentant les bassins, conjuguée à la splendeur des paysages, font que ces moments de détente à Voufenzer sont inoubliables, de l’avis des visiteurs. «Le site a rouvert samedi, après avoir été momentanément fermé à cause d’autorisations. Mais depuis, toute la procédure administrative est respectée à la lettre. Nous avons contracté des assurances pour les estivants qui viennent passer la journée sur le site et nous leur offrons désormais toutes les commodités dont ils auront besoin. Nous avons aussi des maîtres-nageurs-secouristes, qui se relaient pour surveiller les baigneurs», nous indiquera M. Belhadj, le cogérant du site. Les tarifs pratiqués sont pour ainsi dire symboliques. L’entrée pour les enfants est à 100 dinars et à 150 dinars pour les adultes. A ce prix, il est vrai que tout le monde peut se payer une journée de détente sur les hauteurs du Djurdjura. Les enfants, les yeux pétillants, profitent à volonté de la baignade, sous l’œil attentif des maitres nageurs qui leur prodiguent généreusement des conseils et leur apprennent les techniques rudimentaires de natation. Les adultes aussi profitent de ces conseils, beaucoup de parents veulent apprendre à nager en même temps que leurs enfants. Il faut dire que le cadre familial et convivial du site se prête à merveille à l’apprentissage et au lâcher-prise. Et la nature environnante enchante les regards. Des chênes séculaires offrent de l’ombre pour les personnes désirant pique-niquer sur l’herbe et les jeunes enfants profitent des grands espaces pour jouer en toute sécurité dans ces paysages idyllique. Il faut souligner que le site est entièrement clôturé, pour éviter notamment l’intrusion d’animaux sauvages. Toutefois, il n’est pas rare d’apercevoir des lièvres détaler à toute vitesse lorsqu’ils sont dérangés par les visiteurs. De même pour certains oiseaux qui ont investi les lieux. «En fin d’après-midi, ou en début de soirée, on aperçoit même des rapaces qui survolent les environs. Des hirondelles viennent se désaltérer dans les différentes sources et parfois même se posent sur le bord des bassins lorsqu’il n’y a plus de monde», dira un des surveillants.

Les familles ravies

«Je ne regrette pas d’avoir fait ce trajet depuis la ville de Bouira. J’ai entendu parler de ce site et vu des photos et des vidéos sur les réseaux sociaux, mais je ne m’attendais pas à une aussi agréable surprise», nous confiera un père de famille venu avec ses trois enfants. Les enfants, qui découvrent pour certains les joies de la baignade, diront leur bonheur de s’amuser en compagnie d’autres enfants. La joie qui se lisait sur leurs visages n’était pas feinte. Certains demandaient déjà à leurs parents s’ils pouvaient revenir le lendemain. Au bout de quelques heures passées à patauger, la faim semblait s’être emparée de leurs petits estomacs. Et sur ces hauteurs en plein air, il fait bon manger. Quelques sandwichs et fruits plus tard, l’heure est de nouveau à la trempette. Notons que des agents sont là pour veiller à la préservation du site et tous les détritus sont soigneusement ramassés et collectés dans des poubelles.

L’immobilisme des pouvoirs publics face aux aspirations juvéniles

Les loisirs dans la région de Bouira font cruellement défaut et les familles se retrouvent chaque été confrontées à cette absence d’endroits accueillants. Les virées sur les plages du littoral, en plus de coûter une petite fortune, sont harassantes à plus d’un titre. Pour rejoindre la wilaya de Béjaïa, pas moins de 4 heures de route, avec toujours des encombrements à prévoir. Et la situation peut être pire, lorsque la RN26 est bloquée par des citoyens mécontents, ce qui arrive assez souvent. Pour se rendre sur les plages de Boumerdès, même topo, avec des routes encombrées et des accidents à répétition qui paralysent les axes routiers quotidiennement. Il faut donc prévoir plusieurs heures d’attente dans des bus ou des fourgons non climatisés, pour pouvoir enfin apercevoir la Grande Bleue. Une fois sur place, pas évident que la plage choisie corresponde à vos attentes. Un monde fou vous cache jusqu’à l’horizon et des loueurs de parasols arrogants vous imposent leur diktat. Devant autant de faits, se rendre en famille pour une journée à la plage devient un projet à murir, notamment sur le plan financier. Pourtant, avec ses trois lacs artificiels, à savoir les barrages de Tilesdit, Koudiet Acerdoune et d’Oued Lek’hel, la wilaya de Bouira dispose de plusieurs dizaines de kilomètres de rivages à exploiter. Des berges pouvant aisément être transformées en lieux de loisirs en période estivale, pour peu que l’administration de l’ANBT octroie des concessions. Plusieurs endroits en bordure de ces barrages se prêtent aux activités nautiques, notamment à Tilesdit, à proximité de Taourirt Amar, dans la commune d’El Esnam. Des pédalos, des barques, des avirons ou encore des canoës-kayaks peuvent faire le bonheur des estivants. Des activités non polluantes de surcroit. Cependant, aussi bien du côté de l’ANBT, que de la direction du tourisme, ou celle de la DJS, les initiatives semblent inexistantes. Plusieurs investisseurs ont émis le souhait d’implanter de tels projets sur les rives des différents barrages de la wilaya, mais on leur oppose des «refus voilés», consistant en des attentes injustifiées. Pour le moment, seule l’APW de Bouira a fait preuve d’innovation en procédant à l’acquisition de piscines mobiles au profit des APC ne disposant pas de pareilles infrastructures. Une initiative à saluer, même si beaucoup de municipalités n’ont toujours pas reçu ces structures aquatiques promises. Une défaillance qui fait que chaque saison estivale, des noyades sont enregistrées dans plusieurs points d’eau. «Ces drames ne semblent pas émouvoir outre mesure les autorités de wilaya qui ne se pressent pas de prendre en charge les préoccupations des citoyens de la région privés de lieux de loisirs et de détente», déplore un jeune de Saharidj qui «salue l’investissement privé qui essaie de répondre aux aspirations de la frange juvénile de la région».

Hafidh Bessaoudi

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