Déficit considérable en cantines scolaires

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En plus d’un déficit en matière d’infrastructures, la wilaya de Boumerdès accuse un manque criant en cantines scolaires qui pénalise durement les élèves, particulièrement ceux du primaire.

Ce déficit se pose avec acuité dans les zones rurales. 37 cantines, sur un total de 181 à travers toute la wilaya, sont fermées depuis plusieurs années. Le reste, soit 144 cantines, est ouvert, mais avec des manquements. Dans certaines cantines, pourtant équipées, on continue à servir des repas froids aux élèves. «Quant à celles qui sont fermées, les communes n’ont pas fait grandes choses pour les rouvrir», explique-t-on. L’absence de personnel est la cause principale de ces fermetures, nous dit-on encore. Du côté des élus locaux, le problème réside dans l’incapacité des APC à gérer ces cantines avec des budgets dérisoires dont elles bénéficient dans le cadre des programmes de développement. La décision du gouvernement, en janvier dernier, de transférer leur gestion aux APC n’a pas eu l’effet escompté, à cause de la politique d’austérité. «Par une pareille décision, le gouvernement a privé des milliers d’enfants d’une bonne restauration sur tout le long de l’année», nous dira un élu de la commune de Timezrit où les cantines scolaires n’ont pas ouvert les portes à temps en raison de réticences de fournisseurs de produits alimentaires. Et plusieurs communes n’ont pas assuré l’ouverture de cantines scolaires, trois mois après l’entrée en vigueur du décret portant transfert de la gestion desdites structures, symbolisant le caractère social du rôle de l’Etat. Durant les deux premiers mois suivant le décret, à titre d’exemple, des cantines dans la commune de Chabet El Ameur n’assuraient toujours pas de repas aux élèves du primaire. Dans certaines régions, on ne leur assure qu’un morceau de pain, du cacher et quelques portions de fromage. Pour l’ex-maire de Timezrit, Amar Barara, l’Etat vient de rajouter une autre tâche pénible à l’APC alors que celle-ci est dépourvue de toutes les prérogatives essentielles. Près de 230 établissements, dont des écoles primaires et des collèges, sont dépourvus de cantines. La direction de l’éducation avait inscrit six projets de réalisation de cantines depuis plusieurs années, dont certains en 2003, mais un seulement est en cours de réalisation.

La surcharge des classes, l’autre souci

La surcharge des classes touche 139 établissements scolaires à travers la wilaya de Boumerdès. De ce fait, 583 groupes suivaient des cours dans des classes roulantes à travers plusieurs localités de la région. Près de 37 collèges enregistrent des surplus dépassant les 40 élèves par classe. Vingt écoles primaires sur 375 fonctionnent en mode plein, alors qu’au moyen, sur les 105 CEM, 44 sont concernés par des classes tournantes qui touchent près de 5 492 élèves. Depuis 2013, le nombre de collèges qui fonctionnent avec des classes tournantes ne cesse d’augmenter. Leur nombre était de 94 collèges en 2013, et de 101 CEM en 2015. C’est dire que le problème de surcharge des classes est loin d’être résolu malgré la réception de plusieurs collèges au cours de ces dernières années. Dans certaines localités, plusieurs CEM fonctionnent avec des annexes, en empruntant des classes vides dans des écoles primaires. En 2013, leur nombre était d’un seul collège sur les 105 de la wilaya. Cinq ans plus tard, le nombre a atteint sept CEM, dont les établissements Les frères Djenati de Khemis El Khechna, Hamoudi Mahfoud à Hammadi, Daho Mohamed à Boudouaou et Djoudi Omar dans la commune de Si Mustapha. Le problème de surcharge des classe touche également les lycées, contraignant ainsi au fonctionnement en mode classes tournantes dans plusieurs établissements, comme aux lycées Omar Klalcha de Khemis El Khechna (32 classes tournantes), Allal Laichaoui (18 classes) et Alem Salem dans la commune d’Ouled Hedadj avec 18 classes tournantes. Les responsables de secteur de l’éducation estime que ce surplus est apparu au lendemain de la création de nouvelles cités d’habitations dépourvues de structures d’accompagnement, dont des écoles.

Classes préparatoires, un casse-tête

Des centaines d’élèves ne pourraient pas suivre des cours préparatoires dans les établissements scolaires de Boumerdès. Des parents d’élèves nous ont confié leurs inquiétudes. «Je n’ai pas pu inscrire mon fils, né en décembre 2013, en préparatoire, car la liste a été arrêtée à ceux qui sont nés en mai dernier», dira un parent d’élève de Chabet El Ameur. On tolère en effet un seul groupe de 25 enfants dans les écoles. Sur les 376 écoles que compte la wilaya, seules 300 ouvrent des classes préparatoires aux enfants de cinq ans.

Y. Z.

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