Une journée d’étude sur l’impact de la pollution projetée

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Une journée d’étude sur l’impact de la pollution des rivières sur la santé, l’environnement et l’économie est prévue dans la commune de Melbou, en octobre prochain.

L’événement en question devra traiter les cas des rivières de Boulezazene et d’Oued Aguerioune. Une initiative de l’enseignant à l’université de Béjaïa, Belkacem Outemzabet, et avec l’étroite collaboration des laboratoires universitaires de Béjaïa ainsi que la commune de Melbou. Dans son communiqué, celui-ci argumentera en déclarant qu’il n’est plus possible, aujourd’hui, d’aspirer à la joie et au bonheur sans tenir compte de l’état de l’environnement naturel dans lequel toute société évolue. La question écologique qui était, dans les années 1970s et 1980s, une affaire de protection de la nature liée à un avenir lointain, est désormais une question d’existence liée à notre vie quotidienne. Ceci s’applique parfaitement au cas de catastrophe écologique des rivières Aguerioune et Boulezazene dans la wilaya des Béjaïa, qui sont devenues les réceptacles par défaut des décharges et des eaux usées. En effet, plusieurs décharges sauvages ont été érigées tout au long de l’Oued Aguerioune au niveau des communes de Kherrata, Taskriout et Darguina. Ces Communes déversent leurs déchets directement dans la rivière. L’hiver venant, tous ces déchets sont emportés vers la mer qui les rejette sur les plages de Melbou et de Souk El Tenine, donnant une image désolante et honteuse à nos plages. Par ailleurs, la décharge la plus dangereuse semble être celle de l’embouchure de l’Oued Aguerioune dans la daïra de Souk El Tenine. Cette dernière, qui reçoit quotidiennement des tonnes de déchets ménagers des communes de Souk El Tenine et Melbou, est devenue une véritable menace aux habitants d’une dizaine de villages environnants. Cette situation est due à la fumée émanant de la décharge publique sise à Oued Aguerioune. De surcroît, cette décharge constitue aussi une véritable catastrophe écologique, puisqu’elle met en péril l’existence d’une faune et d’une flore des plus importantes dans la région Est de Béjaïa. Sans oublier l’activité économique (touristique) dont la réussite est désormais compromise à cause de la dégradation progressive des sites naturels paradisiaques, au moment où notre pays projette de développer et de valoriser le secteur du tourisme. De nombreux projets touristiques sont déjà en phase de réalisation à Melbou et à Souk El Tenine. Idem pour la rivière de Boulezazene où sont déversés les contenus de plusieurs fosses septiques communales et sauvages des villages de Laalam, Zentout, Akkache, Taremant, Amelouech, Ahrik et Boulezazene. Ces eaux usées, vu le grand nombre de fosses et de déchets et la faiblesse du débit de la rivière, sont loin d’être complètement dégradées grâce au processus de l’épuration naturelle. Cela constitue une menace sérieuse sur la santé publique et les récoltes agricoles. Plus grave encore, l’unique puits qui alimente le massif de Boulezazene en eau potable est situé au milieu du lit de cette même rivière. La nappe phréatique d’où sont puisées ces eaux est potentiellement menacée de pollution à moyen terme. Si l’état d’insalubrité de ces deux principales rivières est alarmant, les autorités publiques ont affiché clairement leur incapacité de mettre un terme à ces problèmes. Les responsables, élus comme désignés, se justifient souvent par l’absence d’alternatives et l’inexistence de solutions définitives aux problèmes des déchets et des eaux usées. Par conséquent, Il est devenu plus que nécessaire de rassembler dans un cadre officiel les centres de recherche, les experts de la santé, hygiène et environnement et les acteurs économiques, afin de rechercher des solutions. Notre journée d’étude s’inscrit dans ce contexte. Son objectif est de rassembler toutes les parties prenantes (institutions publiques, université, associations, entrepreneurs) afin de trouver des solutions adéquates aux problèmes de l’environnement dans la région Est de Béjaïa, soulignera cet enseignant universitaire. Elle vise à établir des stratégies efficaces qui puissent garantir le lancement d’une dynamique économique tout en respectant la santé des habitants et en préservant l’environnement naturel.

A. Gana

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