Une première en Algérie !

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Le comité de village d’Azemour Oumériem a entamé le processus de compostage des grignons et de la margine d’olives en engrais.

Lors de l’ouverture de la 10ème édition du salon national de l’artisanat, du 8 au 13 Octobre 2018 au jardin Colonel Mohand Oulhadj, nous avons rencontré M. Arkoub Mouloud, l’un des membres du comité de village Azemour-Oumériem, commune de Tirmitine, daïra de Draâ Ben Khedda, spécialisé dans la transformation du grignon et de la margine d’olives en engrais par la réalisation d’un composte.

La Dépêche de Kabylie : Le processus que vous venez de lancer est une première en Algérie…

Mouloud Arkoub: Effectivement, c’est une première au niveau de la wilaya et du territoire national. Comme nous sommes dans une région d’oliviers et d’huile, nous avons pensé que rien ne doit se jeter, tout se transforme. Nous avons un sous produit : le grignon et la margine qui habituellement, le premier sert à attiser le feu et l’autre se perd dans la nature et pollue l’environnement. Des recherches ont été faites pour récupérer ces deux éléments. A partir de ces deux éléments (grignon et margine) nous avons réalisé un composte, un terreau, utile pour l’agriculture, les fleurs, les champignons…Ces deux éléments, qui furent jetés dans la nature, sont aujourd’hui devenus un produit de valeur.

Comment avez-vous procédé à cette valorisation ?

Nous avons procédé à son compostage, c’est-à-dire, on l’a fait cuire puis fermenter. La température ne doit pas dépasser les 50°C. C’est une cuisson qui se fait dans des palettes et un travail qui s’étale sur quatre mois : le cuire, l’étendre, le refroidir, l’arroser… Cela demande du temps et de la patience. A maturité, il est prêt à l’utilisation comme engrais pour le sol pauvre, sableux, des sols qui n’ont pas assez d’éléments chimiques. Il peut être utilisé aussi dans les pots, en pépinière : légumes, fruits, champignons. L’idée, il faut le souligner, est le résultat de plusieurs années de recherches d’un groupe d’étudiants agronomes, sciences du sol, de l’Université Mouloud Mammeri. De cette idée, nous avons vulgarisé et approfondi les recherches pour en arriver à ce résultat efficace et indispensable pour notre agriculture.

Quel est l’impact de ces recherches ?

L’impact est triple. D’abord, il est écologique : il dépollue les rivières, la mer … agronomique : il enrichit les sols, et économique : rapporte de l’argent, création de l’emploi… Néanmoins, en ce qui concerne la vente, nous n’avons pas encore entamé cela, car nous sommes à notre première expérience. Nous avons déjà des clients, des coopératives, des connaissances à qui nous avons donné de petites quantités car nous n’avons pas encore d’agrément. Cependant, l’année prochaine, nous travaillerons dans la légalité et pensons mettre sur pied notre entreprise. Nous avons saisi le wali, l’ANSEJ et les signes sont positifs. Nous espérons que nos responsables nous aident et nous facilitent l’acquisition de l’agrément, du matériel, d’un crédit éventuel pour notre entreprise qui emploiera des ouvriers. Nos étudiants sont à féliciter pour ce genre de recherches dont les résultats toucheront tout le territoire national ! Entretien réalisé par M A Tadjer

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