560 familles en danger de mort

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Les dix-huit immeubles constituant la cité Plateau Amimoun, sur les hauteurs de Béjaïa-ville, menacent ruine.

Ils sont les premiers grands immeubles construits à Béjaïa dans les années 50, par l’administration coloniale. Les bâtisses sont maintenant vieilles de plus de 70 ans. Ces immeubles qui comprennent, selon les habitants, plus de 500 logements, risquent de céder à la moindre secousse tellurique. D’ailleurs, ils déclarent que depuis le tremblement de terre du 29 novembre 2012, leurs appartements tanguent dans tous les sens au moindre coup de vent. C’est cette angoisse permanente qu’ils comptent désormais faire parvenir aux responsables locaux, dont le nouveau wali de Béjaïa. Dans cette cité, la peur est palpable, du fait que les bâtiments datent de plus d’un demi-siècle et qu’ils ont déjà subi leurs lots de dégâts lors des nombreux séismes qui avaient secoué Béjaïa en 2012 et 2013. En tout, 3 180 logements, tous relevant du vieux bâti, avaient été expertisés par la commission mixte, composée d’ingénieurs du CTC, de l’APC de Béjaïa et des autres services concernés. Parmi les logements endommagés, 437 ont été classés vert 2, alors que 1 977 ont été classés orange 3 et 766 orange 4. Les immeubles de la cité Plateau Amimoun avaient été classés en zone orange 4 en 2012. Trois ans plus tard, le CTC a de nouveau classé ces immeubles en zone rouge, c’est-à-dire, menaçant ruine. Qu’a-t-on fait depuis pour soustraire les résidents de ces immeubles d’un danger réel ? Rien du tout ! Avant-hier, le wali de Béjaïa, Ahmed Maâbed, s’est rendu sur les lieux. Sur place, il a surpris plus d’un en faisant part aux résidents que «ces immeubles nécessiteraient seulement des travaux de confortement». C’est à comprendre que la wilaya n’allait pas procéder à la démolition de ces immeubles et le relogement de leurs occupants ! Et pourtant, selon les termes du PV dressé par les experts du CTC, «les 18 immeubles sont en zone rouge, donc menaçant ruine». «L’ensemble des immeubles présentent des fissures au niveau des murs, des plafonds d’où s’infiltrent les eaux de pluie, ainsi que d’autres fissures au niveau des poteaux, poutres et poutrelles, faisant apparaître des semelles, signe de dégradation avancée. Réalisée en 1958, ne répondant aucunement aux normes antisismiques, la cité Amimoun s’est vue classée, après le séisme du 29 novembre 2012, en zone orange 4. En 2015, la CTC l’a de nouveau classé en zone rouge. Nous sommes en 2018 et rien n’a été fait pour reloger où mettre en sécurité les habitants de cette cité. En ma qualité de députée, j’ai été saisie pour constater les dégâts et alerter les autorités concernées du danger imminent qui menace l’avenir et la vie de nos concitoyens. Un dossier complet m’a été remis. Je me suis engagée d’agir en conséquence», écrit la parlementaire Nora Ouali sur sa page Facebook.

F. A. B.

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