Des associations interpellent le wali

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De nouveau, plusieurs associations des Ath Yaâla, englobant les communes de Bechloul et El-Esnam, ont, dans un courrier adressé au wali de Bouira, réclamé l’extension du périmètre irrigué du barrage de Tilesdit.

Le but est «d’exploiter convenablement leurs parcelles de terre hautement fertiles». En effet, selon les rédacteurs du document dont nous détenons une copie, des dizaines d’hectares demeurent dans l’attente d’être raccordés au périmètre irrigué de Tilesdit : «Depuis la réalisation du barrage de Tilesdit, l’Etat a consacré un budget colossal pour fournir de l’eau potable et entrainer le développement de l’agriculture de la région. Cependant, faute d’un réseau d’irrigation elle (la région, ndlr) restera toujours défavorisée. La situation économique difficile des campagnes caractérisée par la pauvreté galopante et ses effets dévastateurs sur la vie sociale des citoyens, est une véritable préoccupation pour nous…», peut-on lire dans cette missive. Ainsi les membres de ces associations reconnaissent la vocation agricole de leur région qui demeure isolée et «… ne fait l’objet d’aucun plan de développement spécifique pour exploiter le potentiel existant. La population de Bechloul très reconnaissante des efforts déployés pour enrayer définitivement le problème de l’eau potable, attend désespéramment le raccordement au réseau d’irrigation pour redynamiser l’activité agricole de la région et retrouver l’opulence d’antan», mentionnent-ils. Par ailleurs les membres des associations se disent conscients des retombées économiques importantes que le raccordement au périmètre irrigué de Tilesdit pourrait leur apporter au quotidien, avec notamment «…des impacts positifs sur l’emploi, la santé, le climat, la cohésion sociale et l’exode rurale», estiment-ils, en exhortant les autorités à prendre en charge cette revendication. Une revendication sur laquelle les services de l’agriculture se sont penchés en ficelant un dossier pour l’extension du périmètre irrigué de Tilesdit. Selon le DSA M. Djoudi Ganoun, la demande a été effectuée : «Nous avons demandé plusieurs extensions avec présentation au niveau du ministère de l’Agriculture mais également auprès des services du ministère des Ressources en Eau». Pour rappel, l’année dernière lors de la visite du ministre des Ressources en Eau, au niveau de la wilaya de Bouira, plusieurs agriculteurs de la région de Bechloul l’avaient interpellé en se plaignant de ne pas pouvoir disposer des eaux d’irrigation, malgré la proximité de leurs terres aux vannes existantes sur les périmètres irrigués. Le ministère de l’Agriculture avait été également interpellé par courrier par des agriculteurs activant au sein d’Exploitations Agricoles Collectives (EAC) pour l’inscription urgente d’un projet d’un périmètre irrigué au profit de leurs terrains jouxtant les communes de Bouira, Oued El-Berdi, El-Hachimia et Aïn-Laloui. Ces derniers ont mis en exergue que, face à la baisse régulière du rendement à l’hectare sur ces terrains ainsi que l’affaiblissement des ressources hydriques d’irrigation au niveau de cette région, la réalisation d’un réseau d’irrigation agricole demeure l’unique solution pour sauver ces terrains qui risquent de connaitre la jachère. Pour ces exploitants, des possibilités de réalisation d’extensions des périmètres irrigués d’El-Esnam et d’Aïn-Bessem existent et ne nécessitent pas forcément d’importantes sommes financières. Il y aurait plus de 25.000 hectares recensés à travers la wilaya de Bouira pouvant être raccordés aux différents périmètres irrigués, dans les daïras de Lakhdaria, Ain Bessem, Bechloul ou encore M’Chedallah.

Hafidh Bessaoudi

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